Filtrer
Albin Michel (réédition numérique FeniXX)
-
Un étudiant savoyard, promu au rang de précepteur dans la famille d'un banquier de Marseille, occupe ses loisirs à rédiger son journal de vacances. Il a accepté, pour deux mois, la charge d'instruire un jeune garçon, mais il ne tarde pas à s'apercevoir que les femmes qui l'entourent sont autrement intéressantes et que, malgré sa science livresque et ses titres universitaires, il lui reste beaucoup à apprendre. Au départ, François a une haute idée de ses fonctions. Il tient de son éducation de solides principes de morale... La chaleur de l'été, la douceur de la Gloriette, l'intérêt qu'il inspire à une femme séduisante, auront enfin raison de ses méfiances et de sa résistance. Ce roman ne présente que des êtres normaux et assez sympathiques et, s'ils se font du mal, c'est avec les meilleures intentions du monde. Cependant un personnage invisible et diabolique rôde dans les parages ; il se substitue de temps en temps à François et tient la plume à sa place. Asmodée, s'il n'arrive pas exactement à ses fins, parviendra à détourner notre héros de ses devoirs. François n'a entrepris ce journal que pour se faire la main, pour se préparer à son oeuvre future. En effet, il se proposait d'abord d'écrire une tragédie en cinq actes et en vers... Il ne lui manquait plus qu'un bon sujet. Il maudit parfois la littérature, mais c'est par elle qu'à la fin il sera sauvé : par ce goût d'écrire qui se confond chez lui avec le goût de vivre, par cette nécessité d'aller jusqu'au bout, jusqu'au dernier chapitre d'une oeuvre dont il s'est épris : sa propre aventure notée au jour le jour.
-
Comme des gisants
Honoré De Balzac
- Albin Michel (réédition numérique FeniXX)
- 4 Mars 2019
- 9782705000158
« Que lui dirai-je lorsqu'elle se réveillera ? Folle, folle, pensai-je qui s'imagine que, de toute éternité, nous étions destinés à nous appartenir ». Jean-Louis a-t-il raison contre Florence ? Ne sommes-nous pas conduits en aveugles là où il est de notre destin d'échouer ? Louis Dubrau laisse à ses personnages le soin de répondre. Ils le font sans élever la voix, sans forcer le ton. Cependant, il apparaît bientôt que chacun d'eux, dans le cadre de sa vie journalière, sans histoire, nourrit un regret, une rancoeur, un désir d'évasion. Tous ont une vie secrète qui les détermine à leur insu. De temps à autre, un mot, un geste les éclairent sur eux-mêmes. « J'ai toujours eu très vif le sentiment que ce qu'on laisse échapper est à jamais perdu, que chacun de nos actes est lié à une heure bien précise, en dehors de laquelle c'est le pasticher que de l'accomplir », écrira François. Et Pierre de soupirer : « Nul ne ressemble davantage à un intrus que l'honnête père de famille qui rentre chez lui, au terme d'une journée de travail ». Les six personnages de ce roman qui, tour à tour, se livrent à une confession, sont éclairés par des traits d'observation qui touchent à la vérité des coeurs. Ils nous ressemblent ; ils ne savent pas plus que nous s'accepter tels qu'ils sont ; ils attendent qu'un autre être vienne éveiller l'inconnu qui dort en eux..., à moins qu'ils ne partagent, tôt ou tard, la secrète condition de gisant.