Il est peu de couples qui, au XXe siècle, aient accédé au rang de mythe - surtout de leur vivant. Sartre et Beauvoir sont au nombre de ceux-là ; Elsa Triolet et Louis Aragon, eux, dès leur rencontre un jour de novembre à la Closerie des Lilas, ont placé leur amour au-dessus de tout, commençant déjà de construire sur lui une légende qu'ils entretiendront tout au long de leur vie. Légende fragile, pourtant, d'un amour finalement paradoxal : amour impossible entre le jeune dandy sans illusions, et la petite Russe qui se plaint de n'être aimée de personne ; mais aussi amour complice, jusque dans les compromissions les plus tragiques, jusque dans l'aveuglement d'un mentir-vrai qui, quarante années durant, va régir une vie étroitement liée aux événements historiques et culturels les plus marquants du siècle : le surréalisme et la guerre d'Espagne, la littérature clandestine et l'Occupation, l'engagement politique et intellectuel au côté des communistes. Quelles zones d'ombre, quels différends inavoués se cachent derrière l'image officielle soigneusement entretenue, la statue mythique patiemment érigée ? Pour répondre à ces questions, Dominique Desanti tente de débrouiller l'écheveau des destins entrecroisés d'Elsa-Louis - de la France à la Russie, des trépidantes années du surréalisme, et de Montparnasse aux jours tragiques de l'ère stalinienne -, offrant ainsi le portrait sans artifices d'un couple, à qui l'ambiguïté tenait lieu de règle de vie, et dont les silences - à travers les oeuvres comme à travers les actes - livrent, pour qui sait les entendre, les clés de cette énigme à deux visages.
Méditation poétique sur le prologue de « L'Évangile selon Saint Jean », sur fond de dialogue entre deux personnages : Qourad, père d'Antara, guerrier et poète arabe antéislamique, et Gaïa, personnification de la Terre dans la cosmogonie hésiodique, ancêtre des races divines et des monstres.
Le Verbe finira-t-il par triompher du glaive ?
La Vie saura-t-elle, un jour, marginaliser la mort ?
Le péché originel était-il inévitable ?
Prisonnier de son fameux Melon, dont on ne cite généralement que quelques tranches, Saint-Amant - 1594-1661 - apparaît, grâce au choix de Jean Rousselot, bien au-dessus de sa réputation de poète de la table et du vin. Toutes les facettes du baroque - sauf l'ennuyeuse - brillent en effet dans l'oeuvre complexe, capricieuse et inventive de cet homme qui entendait garder ses coudées franches avec le langage. Observateur précis et grand voyageur, Saint-Amant s'y montre, en outre, bien avant la lettre, un poète des choses vues, sinon du parti pris des choses, et un cosmopolite de la meilleure veine. Théophile Gautier lui accordait du génie. Il n'avait pas tort.
« La mission du poète est de troubler la sécurité que garantissent l'éducateur, le policier, le magistrat. Rien ne dérange comme la vérité celui qui s'est refusé à la vérité. Rien ne dérange comme la liberté celui qui n'aspire plus à la liberté. Marcel Béalu est un assaillant, il se cachera pour nous surprendre, il nous poussera au-delà des portes fermées, il nous tendra son « miroir secret », nous aurons la surprise de reconnaître notre visage... Il se dégage de toute cette oeuvre un amour de la vie en butte aux atteintes du temps, la conscience d'un très noble devoir : celui de savourer l'existence, de jour et de nuit, sous toutes ses formes, de l'araignée d'eau à la lumineuse mobilité des corps de femmes. » René Plantier
En des poèmes denses et charnus, sans le moindre attendrissement inutile, ni l'ombre d'un intellectualisme desséchant, Anne-Marie Derèse dit sa féminité, sa ferveur, son droit à appréhender le monde, sa condition, qui veut conjuguer la lumière et l'ombre. La sensualité, l'opposition instinctive entre l'être et le non-être, la conscience sur le point de basculer dans le subconscient, l'amour qui a besoin de spiritualité, et le spirituel qui ne saurait vivre sans l'incarnation : toutes les zones intermédiaires du vécu et du dit se trouvent remarquablement conjuguées en ses poèmes.
« On avait volé mon vélo et la nuit tombait. Je marchais très vite, la tête baissée, enfoncée jusqu'aux yeux dans le col de mon manteau. Il gelait à vous fendre les os. Il y avait une lame de rasoir par terre, c'était la deuxième que je voyais ce soir-là, et ça ressemblait à une sorte de mauvais présage. Auparavant, j'avais trouvé un nez de clown écrasé, que des rafales de vent faisaient avancer devant moi comme une petite bestiole rouge et folle. J'ai essayé de faire le rapprochement entre cet accessoire grotesque et les lames de rasoir, lorsqu'une voiture qui longeait le trottoir s'est arrêtée à ma hauteur. Elle était couverte de neige. La vitre du conducteur s'est baissée, dévoilant une énorme tête chauve et moustachue, dont les yeux luisants me fixaient avec insistance. J'ai fait semblant de ne pas l'avoir remarquée, et j'ai poursuivi mon chemin en accélérant un peu l'allure. »
Jacques Albert, baryton d'opéra, chante dans les salons parisiens de la fin du siècle dernier, souvent accompagné au piano par sa femme Martha. Jusqu'à ce que Cotter Morison, un Américain de passage, fasse lire à celle-ci un roman énigmatique par lequel il l'incite à tromper son mari. Une centaine d'années plus tard, son arrière-petit-fils, Joachim, rencontre un homme d'affaires qui n'est autre, lui, que l'arrière-petit-fils de Cotter Morison. Il en profite pour lui montrer ce roman de Paul Bourget qui, jadis, lia leurs deux familles. Devenus amis, ils partent ensuite pour Rome rejoindre Daphné, l'épouse de l'Américain, dont Joachim, à son tour, tombera malgré lui amoureux... Le hasard prend donc ici, sous la forme de l'éternel retour, la vraie figure du destin.
La passion d'un bibliophile misanthrope pour les éditions rares et la phrase juste, mise à mal par un neveu, animateur de radio et joueur impénitent. L'un amasse et collectionne, l'autre flambe et dilapide. Ces deux logiques ne peuvent longtemps coexister.
De 1919 à 1989, le récit authentique de l'extraordinaire destinée de deux couples, embarqués dans l'engrenage infernal de la machine communiste.
De Li Lisan, le flamboyant prédécesseur de Mao à la tête des Communistes chinois, on ne savait rien, ou presque. C'est pourtant en France, initié par un ouvrier du Creusot, qu'il a fait ses premières armes, avant de soulever la Chine entière, puis de s'attirer les foudres de Staline. Son compatriote, Djang Bao, l'étudiant play-boy, s'est formé au marxisme dans le Tennessee, avec un enthousiasme qui lui a valu d'être exfiltré clandestinement vers Moscou.
Les deux hommes se rencontreront là-bas, dans les années trente, en pleine tourmente stalinienne, et leur histoire d'amour avec Élisabeth Kichkine et Nadia Roudenko, leurs deux jeunes femmes russes, scellera une amitié qui se poursuivra au-delà des frontières. Ni les tortures dans les caves de la Loubianka, ni un long exil dans l'enfer du Goulag, ni même les supplices de la révolution culturelle et du Laogaï n'en viendront à bout.
Leurs enfants sont là pour en témoigner, qui se jouent des rideaux de fer et de bambous, à l'aube d'un millénaire que l'on assure chinois.
Conçu à partir des confidences de trois des survivants de cette singulière épopée, croisées avec des archives inédites du KGB et du Komintern, « L'Empire rouge » est un document sans équivalent sur les relations tumultueuses entre les deux géants communistes, et sur des épisodes méconnus de la révolution chinoise. Mais c'est, avant tout, une formidable saga, à laquelle le talent de conteur de Patrick Lescot rend toute sa dimension véritablement romanesque.
Oratrice brillante, aristocrate fortunée, révolutionnaire à l'élégance raffinée, Elisabeth Dmitrieff est de ces femmes qui, au siècle dernier, décident très tôt de diriger leur propre vie. Cette fille de la Russie profonde, née en 1850, s'est ainsi forgé un destin hors des traditions de son époque et de son pays. À dix-sept ans, elle épouse un colonel de la garde impériale, et prend prétexte de son voyage de noces pour rencontrer, à Genève, ses compatriotes révolutionnaires en exil... À vingt ans, elle est à Londres et dialogue avec Karl Marx, qui l'enverra à Paris comme « correspondante ». Elle met alors son intelligence, son charisme, mais aussi son argent, au service de la Commune de Paris... Veuve à un âge où d'autres ne sont pas encore fiancées, rentrée en Russie, celle qui fut la première « pétroleuse » - elle avait demandé aux femmes de Paris d'acheter « du pétrole et des armes » - tombe amoureuse. Par passion pour un aventurier gentleman-cambrioleur et chef de bande, elle s'exile en Sibérie où ce dernier est déporté. Elle y passera vingt ans... Rentrée à Moscou, elle y finira sa vie, toujours dans sa manière, celle d'une héroïne de roman...
Au coeur de la Namibie, par 52° à l'ombre, une jeune femme regarde s'éloigner la Jeep qui vient de la déposer. Désormais, elle aura pour seule compagnie les chevaux sauvages d'un désert impitoyable. Dès l'adolescence, cette Aixoise de bonne famille, écuyère émérite et musicienne, ne reconnut plus au monde de limites qu'elle ne saurait franchir. Ainsi passa-t-elle d'une enfance et d'une jeunesse choyées, aux rudes sentiers de l'aventure, ainsi parcourut-elle la planète pour parvenir enfin là où vit, oublié de la civilisation, un troupeau de chevaux sauvages que nul n'a jamais approchés. Pour s'en faire accepter, pour apprendre à les connaître, Jacqueline a passé plusieurs mois parmi eux, seule, avec une petite tente pour tout abri contre les rigueurs et les dangers du désert. Mais il en faudrait davantage pour effrayer l'étonnante et frêle Jacqueline Ripart, qui semble ignorer le sens du mot peur. Aujourd'hui, après s'être arrêtée le temps de mettre la dernière main à ses « carnets de voyage », écrits sur le terrain, elle n'attend plus que la première occasion de repartir sur les chemins de la liberté. Décidément, le monde lui appartient ! Ou plutôt, comme elle le dirait, elle appartient au monde...
Bernard Pagezy et Claude Bébéar auraient-ils pu diriger ensemble le groupe AXA-Midi ? Quand le président de la BNP, René Thomas, part en vacances en Espagne, à quoi pense-t-il ? En vertu de quel principe de management, Yvette Chassagne débarquait-elle à l'improviste, à 7 h 30, dans certains bureaux de la compagnie, lorsqu'elle était P.-D. G. de l'UAP ? À travers les confidences recueillies auprès d'une cinquantaine de grands patrons français, Mireille Rusinak brosse le portrait de groupe d'une élite qui reste encore mystérieuse pour beaucoup. Certains d'entre eux apparaissent sous un nouveau jour. Noël Goutard, P.-D. G. de Valéo, contrairement à sa réputation, donne l'image d'une âme sensible. Olivier Lecerf, P.-D. G. de Lafarge, prône la direction collégiale, mais ne déteste pas décider seul. Quant à Alain Gomez, P.-D. G. de Thomson, il a, en dépit de ses amitiés socialistes, attaché plus d'importance aux profits qu'aucun de ses prédécesseurs. De leur enfance, jusqu'au moment tant attendu de leur consécration, l'auteur montre les ambitions, les principes aussi, dont les patrons de la banque et de l'industrie se sont inspirés pour mener leur vie, gérer leur carrière et diriger leur entreprise, qu'ils soient héritiers, managers ou ex-serviteurs de l'État. Avec une rare liberté de ton, Les bons, les brutes et les autres ont accepté de lever, sans rien dissimuler ou presque de leurs échecs, un coin du voile sur le parcours du combattant qui les a conduits là où ils sont. Et où ils espèrent rester !
Il est rare qu'un ministre en exercice porte un regard aussi libre sur les choses et sur les gens : Jean-Pierre Soisson, ministre du Travail, mêle l'anecdote et l'analyse pour évoquer, de manière inattendue, les événements et les personnages de la Ve République. Les conseils de Michel Debré au moment de la guerre d'Algérie, le jugement d'Edgar Faure sur Mai 1968, la conquête du pouvoir par Valéry Giscard d'Estaing, le goût du maintien de l'ordre de Jacques Chirac, les contacts de Raymond Barre avec l'Élysée lors de la campagne présidentielle de 1988, telles sont quelques-unes des confidences du récit de Jean-Pierre Soisson. Mémoires d'ouverture ? Oui. De Valéry Giscard d'Estaing à François Mitterrand, la carrière de Jean-Pierre Soisson, à la gauche de la droite et à la droite de la gauche, a, en effet, été marquée par le refus de l'affrontement et le goût du risque. Témoignage exceptionnel sur la vie politique française, document sur l'art de gouverner les hommes, le livre de Jean-Pierre Soisson passionnera tous ses lecteurs, au-delà du microcosme politique.
À partir de faits divers découpés dans les journaux, Xavière Gauthier reconstruit le destin de personnages qui ont, insidieusement, hanté son imagination. Chaque nouvelle ressemble à un cas de possession. Dans Le lit clos, une paysanne séquestre son amant. La rouille retrace la vie d'une pauvresse brimée par sa patronne. Dans Le boeuf-carottes, un vieil homme cherche à comprendre pourquoi sa femme s'est enfuie avec le laitier. Avec Aux lilas, c'est une affaire d'imposture qui est dépeinte. Dans cette torpeur suit une Américaine dans les bas-fonds d'Istanbul. Ces récits d'amour disent la vie dans ce qu'elle a de plus violent. Des hommes et des femmes se croisent, s'étreignent et, parfois, se tuent...
Un énarque, Philippe Lagrange, est nommé, après une élection présidentielle, chef de cabinet du ministre de l'Education nationale. Ce roman est l'histoire de leur affrontement dans un monde où tous les coups sont permis.
Quel que soit le format ou le nombre de pages, le mot recueil convient à un livre où des poèmes sont rassemblés, dans un ordre absent du temps et de l'espace. Dans cette absence est l'imaginaire, en ses propriétés qui s'étendent le long des rives de l'art de vivre. Y prospèrent les énigmes de toutes choses à voir, à entendre, à respirer. Un recueil de poèmes est une manière de n'être pas un article de journal, un nouveau roman, une affiche de publicité, ou un livre de comptes courants. Il rassemble, tandis que le temps passe, les échos anciens et modernes de la jeunesse, de la beauté et de la mort.
Rachid, cancre et tombeur de filles, entre, par effraction, dans la vie de Charlotte. Drôle, sensuel, provocateur, il fait voler en éclats sa routine étriquée, réduit en miettes ses sages convictions. Sur fond de campagne électorale, c'est une fantasia érotique et tonique, dans le Marseille des années 80, brutal, braillard et venimeux.
Agnès aime Jean. Mais la vraie passion d'Agnès s'appelle Villanges... Le château de Villanges. L'argent manque pour le restaurer. On le loue pour servir de décor, soit à de prestigieuses réceptions, soit à des tournages de films pornographiques. Peu à peu, après des années de chantier, Villanges renaît. Mais, au cours d'une fête, un incendie anéantit la demeure. Ainsi l'Histoire se répète-t-elle, dans cette version moderne et épistolaire du Bal des Ardents.
La presse a été parfaite : Fêlé, teigneux, hystérico-parano... Nabot grimaçant, plissant son faciès de diablotin souffreteux... L'homme le plus mégalo de la planète. Mais qu'attend-on pour le mettre au chômage ? A.G.P. a osé trahir les intellos... Étant catalogué grosse tête, je suis donc rentré chez moi, fort de cette chaleur humaine. Je m'éditais de longues soirées d'hiver. Puis, j'ai écrit ce livre. Les convaincus de ne l'être pas, y trouveront ma dépouille fumante, et ça leur fera de la joie. Les autres en seront pour leur frais d'une contagion toujours possible. L'auteur, aux dernières nouvelles, fraîches et hors de saison, serait néanmoins vivant dans un cumulo-nimbus inconnu. Un éditeur l'aurait rencontré.
Watson, fatigué de son siècle et de ses contemporains, décide une enquête aux origines. Très vite, ses soupçons se portent sur deux complices : Faber, génial, qui invente tout le temps, n'importe quoi. Et Sapiens, le demeuré, qui est toujours obligé de se rendre à l'évidence. Des spécialistes mènent Watson de découverte en découverte : des cavernes du Périgord, aux arcanes de la guerre des étoiles. D'autres personnages émergent de la psychologie des profondeurs : Erectus et Factotum, Lucy et Robustus, Jules et Roberte qui tentèrent, voici des millions d'années, les grandes premières de l'amour et font de nous des hybrides et des prématurés. La piste aboutit, pour finir, à un nommé Dieu. Je sens deux hommes en moi, avoue le Créateur, en proie à de curieux états d'âme. Parcours en zigzag entre science et philosophie, érotisme et ironie, dans un style, hélas ! assez gai. Lecteurs trop sérieux s'abstenir.
Qui est l'auteur de ce journal intime d'un gardien de phare ? Est-il Ernest von Arnault, ex-officier de la Wehrmacht, recherché par d'anciens réseaux de résistants qui voient en lui un criminel de guerre ? Est-il Simon Thalberg, Juif alsacien dont la famille a été exterminée et qui, s'étant refusé au suicide, est parti au-devant de la mort, les armes à la main ? L'ancien nazi et le fils de déportés, on le sait, ont servi ensemble dans la Légion étrangère. À Madagascar, l'un des deux est mort en opération. Mais lequel ? Et qui des deux a pris l'identité de l'autre ? Qui des deux est l'ombre de l'autre ?
Cette croisière à l'autre bout du monde avait tout pour être idyllique. Mais qu'on ne compte pas sur Isaure de Saint Pierre pour réécrire La madone des sleepings. Enfermée dans sa cabine ou se prélassant sur le pont, une jeune femme cède à ses démons, à ses fantasmes, aux sollicitations du tangage et du roulis. Mais les lettres qu'elle écrit, sous les yeux d'un fiancé peu jaloux - des lettres impudiques, d'un exhibitionnisme volontiers indécent -, à qui sont-elles destinées ? La crudité (et la cruauté) des mots, la lascivité des scènes ne sont, bien entendu, qu'une façon autre, tendre et désespérée, de dire je t'aime à un amour absent. Un huis-clos érotique, où l'enfer c'est d'abord soi-même.
Devant le verre vide qui a abrégé les souffrances de sa femme, devant le corps sans vie de celle qui, pendant plus d'un demi-siècle, a été sa compagne, un homme s'efforce de dépasser le désespoir et s'interroge sur l'amour, le bonheur et la mort. Depuis Le temps d'un soupir d'Anne Philippe, il n'a pas été publié de livre plus pudique, plus retenu, plus déchirant.
Et si, lors des présidentielles de mai 1988, un outsider, n'appartenant pas au sérail politique, remettait tout en question ?