Un homme sur dix vit sa vie à l'envers. Un homme sur dix a une existence un peu plus compliquée que les autres. Un homme sur dix sait pourtant qu'il n'a pas le choix, puisque les choses ont toujours été ainsi. Alors un homme sur dix se résigne à subir sa condition de gaucher dans un monde de droitiers. Éloge du gaucher n'est pas un manifeste. Seulement la remise en ordre d'idées reçues, la réhabilitation d'un peuple épars, d'une caste discrète. Éloge du gaucher, c'est l'histoire éternelle d'êtres différents, qui ont été marqués par ce onzième commandement : « Écris avec ta jolie main », et qui ont dû s'adapter à un monde créé par et pour les droitiers, où l'on obéit à la priorité à droite, où il est inconvenant de saluer de la main gauche et suspect de se lever du pied gauche. Éloge du gaucher, c'est enfin un gaucher (contrarié) qui vous dit : « Si l'on pouvait vivre à mi-chemin entre ses deux mains, sans jamais avoir à choisir, vieillir serait un jeu d'enfant. » Un homme sur dix devrait lire ce livre.
Tel est bien ce roman flamboyant, d'une invention et, en même temps, d'une vérité si riches que, l'ayant ouvert, on ne peut le quitter. Rarement - depuis Alexandre Dumas -, le plaisir d'accompagner des héros dans leurs aventures, et la joie de lire, ont été si heureusement mêlés.
Riou de la Villerouhault, jeune chevalier breton, part pour la Croisade, pour y gagner le salut de son âme et, peut-être, la fortune. Il laisse derrière lui trois amours ; il en retrouvera trois autres en Terre Sainte - celui, surtout, de la sublime Sofana, fille du seigneur musulman dont il est d'abord le captif, puis le vassal dévoué.
Car, voici le chevalier chrétien passé du côté des Infidèles - situation plus commune qu'on ne le croit, dans ces temps troublés, où les Templiers eux-mêmes pactisaient avec le Vieux de la Montagne, le maître de la redoutable secte des Assassins. Pris au combat par les Arabes, condamné aux galères, puis au bagne, délivré par un jeune Musulman, Riou en vient à se battre aux côtés de ses nouveaux amis contre ses anciens frères d'armes. Par reconnaissance, par fidélité - et par amour.
L'amour et l'aventure. Des exploits, des épreuves et des fêtes inouïs, les splendeurs de l'Orient révélées aux pauvres chevaliers d'Occident. Tout un monde. Et, pour la première fois, la fresque véridique de ce temps fabuleux des Croisades, où Musulmans et Chrétiens s'affrontaient, se déchiraient, mais aussi fraternisaient et s'aimaient... comme aujourd'hui.
4 septembre (Fontaine-la-Verte), un an. Un an déjà que je tiens ce journal... Le temps n'a pas d'épaisseur. Il est transparent comme l'aile de l'abeille. Les reflets des nuages ou les irisations de l'eau font, quelquefois, croire qu'il a du corps. Il présente des nervures. Il émet des bourdonnements. Ce sont des simulacres. Temps qui passe, graminée jaunie, l'odeur du soleil dans l'herbe. J'ai vu des spectacles de nature prodigieux sur la Calypso de Cousteau. J'en ai contemplé de sublimes dans la vieille Europe. J'ai voulu chanter la splendeur discrète ou triomphante des herbes et des insectes, des lézards, des oiseaux et des arbres. Ils recèlent des secrets plus subtils que des miracles. Trois cent soixante-cinq jours de suite, fidèlement, avec scrupule et ravissement, j'ai noté ce que j'ai observé au hasard de mes lieux de vie, de la Côte d'Azur à la Normandie, de Paris à la Flandre, des montagnes de la Savoie aux collines du Lazio italien. J'ai tenté de transcrire les couleurs, les mouvements, les parfums et les sons. J'ai mêlé la science à la littérature, la poésie à la botanique, la zoologie à la philosophie. J'ai cherché à retrouver l'esprit des Rêveries de Jean-Jacques Rousseau, du Journal de Thoreau et des Journaux de Basho. Avec des méditations sur le sens des choses et des haikus pour le plaisir. Questions de science et traits d'ironie. Hors de tout genre. Avec des photographies que j'ai prises comme des croquis sur le terrain...
Il y a un an, en octobre 1996, paraissait un petit livre intitulé L'École de Brive, son histoire, ses acteurs, où se faisait entendre la voix de huit écrivains qui constituent cette équipe désormais fameuse : Michel Peyramaure, Claude Michelet, Denis Tillinac, Gilbert Bordes, Yves Viollier, Jean-Guy Soumy, Colette Laussac, Martine Marie Muller. Ils disaient leurs origines et leurs sources, leur attachement à un passé toujours vivant qui ne cesse d'irriguer un présent incertain. Ils disaient le bonheur d'écrire et de publier au sein d'un groupe qu'animent seules la confiance et l'amitié. Cette année, pour que se manifeste une nouvelle fois cet esprit, pour les voir de nouveau réunis, nous leur avons demandé de raconter leurs rentrées des classes. En toute liberté. Et cela fait des histoires étonnantes, réelles ou plus ou moins imaginaires, où chacun se dévoile. Les cancres et les bons élèves, les fortes têtes, les fantaisistes et ceux qui, devenus professeurs, portent un regard stupéfait sur les enfants qu'ils furent. Ils sont tous là, tous les huit, six garçons et deux filles. La traditionnelle photographie de classe sous le préau s'anime. Ils ont l'air malin, ces gamins. Si les petits cochons ne les mangent pas..., on en fera peut-être quelque chose... Des écrivains et, pour nous tous, des amis.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
« René, mon père, appartenait à la génération sacrifiée. S'il avait regardé, en 1918, n'importe laquelle des photos de collège, où il figurait parmi ses camarades, il aurait pu tracer une croix sur la majorité des visages. La plupart des survivants étaient aussi estropiés que décorés. Mon père, lui, n'était pas décoré. Réformé, et désespéré de l'être, il n'avait pas eu la chance de devenir un héros. C'est sans doute à cette malchance que je dois le plaisir d'exister. »
Avec une curiosité amusée, Paul Savatier imagine la jeunesse de René, qui n'a pas choisi un bon moment pour avoir vingt ans. Il nous raconte la Grande Guerre, telle qu'a pu la ressentir cet étudiant contraint de remplacer au village un père sexagénaire qui, de son côté, se faisait un devoir de remplacer au Front ce fils réformé. Il nous fait partager le profond malaise de René, mais aussi son amour fou pour l'impétueuse Cécile, une jeune infirmière, qui ne craint pas plus de monter en avion que de s'exposer aux bombardements. Il nous fait pénétrer dans l'intimité d'une famille pléthorique, d'une de ces familles de la vieille bourgeoisie, pour qui la guerre aura vraiment été la fin de la Belle Époque.
Le recul permet à l'auteur de nous laisser entrevoir l'avenir de ses personnages, de porter - sur sa propre famille - un regard empreint d'une douce ironie. Ainsi, ce roman fourmillant d'anecdotes, navigue-t-il entre la gravité, la tendresse et impertinence.
Jean Huguet est vendéen. Vendéen des Sables-d'Olonne, la seule ville qui, dans la Vendée insurgée, demeura républicaine - on disait alors patriote - au milieu de la tourmente politique et militaire de 1793 et de 1794. De cette position particulière, il a appris à considérer ces années tragiques d'un oeil plus serein que la plupart de ses compatriotes : son essai, Un coeur d'étoffe rouge, publié en 1985, est la première tentative de réconciliation des frères ennemis - et l'on voit, jour après jour, son rayonnement modifier les esprits dans tout l'Ouest français. En 1986, Jean Huguet a publié Les tambours de la Bourguignonne, roman-chronique de L'An I de la Vendée, dont Émilia est la suite naturelle. Émilia, roman-chronique... Roman, parce que certains des personnages, dont Émilia et le jeune officier bleu, Caïus Rambert, sont imaginés. Chronique, parce que les principaux acteurs, ou témoins du drame, sont historiques : François Servanteau, André Collinet, le député Gaudin, le général Boulard, le général Turreau (l'homme des colonnes infernales), vingt autres. Chronique, encore, car, vécu par ces hommes et ces femmes, jour après jour, ce récit est la relation fidèle des événements qui, du printemps 1793 au printemps 1794, font de la Vendée le théâtre de la plus grande guerre civile de l'histoire de France (en quatorze mois, près d'un demi-million de morts, Blancs et Bleus)... Émilia et Caïus Rambert vivent leur roman ; d'autres écrivent l'histoire avec le sang des victimes ; Servanteau et Collinet en tiennent la chronique, et tentent de comprendre l'horreur qui se déchaîne sous leurs yeux... Roman-chronique : tel est ce livre à nul autre pareil qui, tour à tour, décrit le quotidien et prend de la hauteur. Il est, en quelque sorte, l'illustration vivante d'Un coeur d'étoffe rouge. Du roman, il a la puissance et l'émotion ; de la chronique, l'intelligence des faits et le poids de la réflexion.
Dans la nuit du 15 au 16 mars 1916, le paquebot hollandais Tubantia est torpillé et coulé au large d'Ostende par un sous-marin allemand. Banale serait l'histoire de ce « neutre » en route pour l'Amérique du Sud, si ses cales n'avaient contenu des meules de fromage recelant un immense trésor : des lingots d'or allemand d'une valeur de deux millions de livres sterling et, sans doute, une partie du trésor du Kaiser. Pourquoi cette expédition montée en pleine guerre par les services secrets allemands ? Quels sont les ordres, les raisons qui obligèrent le lieutenant de vaisseau Metz, commandant l'Ub 13, à envoyer par le fond ce paquebot et son trésor, un trésor allemand ? Ce trésor, en tout cas, un homme en connaissait l'existence : l'Irlandais O'Donnaigain, agent des services allemands. La paix revenue, il rêva de se l'approprier ; il s'ouvrit de son projet au major Sippé, ancien as de l'aviation anglaise, de passage à Hambourg, et celui-ci, à son tour, au capitaine au long cours Paul Truck, un Dunkerquois. Homme d'action et d'aventures, disposant des moyens nécessaires au renflouement de l'épave, Paul Truck, directeur à la Société maritime nationale, mit tout en oeuvre pour réussir dans son entreprise. Mais d'autres, des Anglais, guignaient aussi le trésor... Cette ténébreuse affaire, Léonce Peillard l'a lui-même vécue ; il a connu les principaux protagonistes ; depuis, il a longuement enquêté en France, en Allemagne, en Hollande, en Angleterre. Aujourd'hui, sans prétendre avoir levé tous les voiles, il nous en donne un récit passionnant, qui ressemble à un roman, plein d'étonnants personnages et où revit toute une époque. Tous ceux qui aiment le mystère, comme tous ceux qui aiment la mer, voudront lire le nouveau livre de l'auteur de « L'affaire du Laconia », de « Coulez le Tirpitz ! » et de « La bataille de l'Atlantique », l'un de nos grands écrivains maritimes.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
P.-D.G. limogé brutalement à la suite d'une O.P.A. sauvage, Julien Duvernois investit ses économies dans une Rolls-Royce et se reconvertit comme chauffeur de haute remise. Découvrant qu'il est plus confortable de recevoir des ordres que d'en donner, il goûte enfin la volupté d'obéir. Époux modèle d'une violoncelliste angélique, père d'une adolescente dans le vent et ex-mari d'une belle avocate, il se retrouve en casquette de livrée et gants blancs au volant de la "belle anglaise", symbole de la richesse et du pouvoir. Sa présence d'esprit, sa classe et son charme ne manquent pas de séduire ses clients, mais ils sont mis à rude épreuve. Comme on loue une Rolls pour jouer la comédie des apparences, un passager peut en cacher un autre, et les risques du métier sont considérables. Piloter la "belle anglaise" vous fait vite franchir les limites de la prudence et de la loi. Julien se voit confier des missions qui dépassent sa fonction et il est entraîné dans une suite d'aventures périlleuses, cocasses et pathétiques où il engage sa liberté et même sa vie. Mais, grâce à ses talents insoupçonnés, il se sort de situations extrêmes sous le regard étonné ou ravi de sa femme et de son ex. Les rôles s'inversent et le chauffeur ex-patron doit très vite, pour son salut, diriger les opérations. Un roman, enlevé et malicieux, en marge d'un grand feuilleton télévisé en six épisodes.
Grâce à une subtile et brillante manipulation financière, Jean Feldwald, le héros du Piège suisse, a réussi à récupérer les dix millions de dollars volés à son père. Sa vengeance n'est cependant pas totalement accomplie. Son but : ruiner définitivement l'assassin de son père. Le moyen : devenir immensément riche, que l'on dise « riche comme Rothschild ». À la suite d'étonnantes tractations financières - en particulier avec un assureur qui garantit votre vie contre tout risque d'assassinat, ainsi qu'avec un homme d'affaires dont les pratiques s'inspirent curieusement de celles du célèbre Bernie Cornfeld - il va racheter une petite banque genevoise. Associé à l'Union soviétique, Feldwald va monter une extraordinaire opération qui va secouer le marché monétaire international et le roi dollar. Garanti sur les immenses réserves d'or de l'URSS, le rouble convertible va devenir la valeur vedette de toutes les places financières. Mais l'on ne s'associe pas impunément avec les Soviétiques, surtout lorsque leur arme a le visage de la seule femme que Jean Feldwald ait jamais aimée. Avec « Le jour du rouble », Édouard Chambost nous offre un nouveau roman captivant. Tous les mécanismes financiers mis en scène sont réalisables, et si le rouble convertible n'existe pas encore, les Soviétiques disposent de toutes les compétences nécessaires pour déclencher une opération de cette envergure... demain ?
Une nuit du printemps 1890, dans un port d'Amérique, un jeune médecin sans fortune embarque sur le Siegfried, un étrange steamer en partance pour La Havane, où gronde la révolution. Si, cette nuit-là, il avait écouté l'avertissement du vieux nègre aveugle qui mendiait sur le quai : Ce bateau pleure de partout, Sir ! Revenez !, il se serait épargné un long voyage sur un océan d'adversités. Car il va être entraîné, malgré lui, dans le monde impitoyable des esclavagistes : trafiquants de nègres et de coolies, marchands de marins, exploiteurs de pauvres émigrants et de tous ceux que l'on détruit corps et âme, pour bâtir la fortune de quelques-uns. Dans ce théâtre infernal, certains des acteurs les plus diaboliques ont, parfois, un visage angélique... Quand les dieux souriront aux nègres est un livre violemment humain, à l'écriture belle et puissante, qui renoue avec la tradition du vrai roman, dans la lignée fidèle de Jules Verne. L'action entraîne le lecteur à travers des pages d'histoire authentiques, mais peu connues, dans ces années charnières qui ont précédé et influencé, le XXe siècle.
À travers cette fiction vraisemblable, le lecteur découvre un certain nombre de pratiques peu connues concernant les OPA en France. Copyright Electre
Photographe de réputation internationale, Antoine va et vient à travers le monde. « Je ne tiens pas en place. Je cours les livres, je cours les paysages, je cours la Beauté... et les femmes, bien sûr. Mais n'est-ce pas la même chose ? »... Beau, séduisant, indifférent, il ne vit ainsi que pour le plaisir - un plaisir que les femmes lui accordent avec ferveur, comme éblouies... A son ami le narrateur, qui le raconte et auquel il se raconte, il ne parle pas de conquêtes, seulement de « découvertes » : chaque femme est une terre à découvrir, et le désir vaut plus que la possession. Mais sans doute se lasse-t-on, et la femme qui le retiendra, à la fin, est celle à laquelle on pensait le moins - surtout le narrateur. Un roman bref, un texte sobre, d'une froide acuité, sur un sujet brûlant, la chair. Et sur la beauté, et sur la liberté... Peut-être bien sur l'amour, quand même.
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Le Cardinal de l'Est... Rarement, titre fut plus éloquent que celui-ci. D'emblée, le cadre est situé, le drame posé. Le Folckemburg est sans doute un pays imaginaire et le Cardinal Paul Mecklencky, un personnage imaginaire, mais il est aisé de reconnaître sous ces masques tel pays d'au-delà du rideau de fer et telle célèbre figure de l'Église en pays communiste. Seul, le drame, lui, est bien réel. C'est celui d'un prêtre, primat de l'Église de son pays, qui refuse de pactiser avec les ennemis déclarés de sa religion, se retranche dans l'intransigeance, parce qu'il estime que tel est son devoir le plus strict, supporte sans faiblir la déportation, rejette toute espèce de collaboration avec le régime, même au moment où, à partir de 1956, la position des dirigeants communistes s'assouplit, jusqu'à ce mois de janvier 1963, où, rappelé par le Pape, il se retrouve à Rome au milieu du Concile, face à une Église qui a changé sans lui... Roger Bourgeon, à qui nous devons déjà "Le fils de Ben Hur", se révèle ici authentique romancier. En un roman que l'on ne peut abandonner dès qu'on l'a ouvert, il aborde les problèmes les plus importants qui se posent à un chrétien, surtout s'il vit en pays communiste, mais le drame du Cardinal Mecklencky et de ses fidèles nous concerne tous.
Coque amarante et pont vert-pomme, "La clé de sol", ketch de 13 mètres, capitaine Jean de l'Espée, a réalisé un tour du monde qui ne ressemble à nul autre. Il se distingue de tous les autres, en ceci qu'à partir de Tahiti, il a mené "La clé de sol" selon un trajet inhabituel au Japon, à Hong Kong et à Saïgon, dans des mers peu fréquentées par les navigateurs amateurs ; et, en ceci encore, qu'il a été fait par étapes : à l'automne 1954 : c'est la traversée de l'Atlantique ; au printemps 1958 : la traversée du Pacifique jusqu'à Tahiti ; de janvier à mars 1959 : Tahiti, les îles Hawaï ; d'avril à mai 1960 : les îles Hawaï, le Japon ; de février à mars 1961 : Yokohama, Hong Kong ; de décembre 1961 à janvier 1962 : Hong Kong, Colombo ; de décembre 1962 à mars 1963 : Colombo, Méditerranée... Ce périple, Jean de l'Espée le raconte en navigateur, et en homme qui sait voir les pays et les hommes, d'un regard aigu et non sans humour. Comme on s'en doute, le quart de queue Steinway - passager fidèle et célèbre de "La clé de sol" - tient sa place dans cette aventure.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Aimer et aider leurs semblables, c'est la ligne de vie des Fonseca depuis quatre générations. L'auteur et sa mère y ont ajouté l'amour des animaux, un amour qui a peuplé leur existence des espèces les plus diverses. Ensemble, elles ont recueilli, sauvé, protégé des quantités d'oiseaux, auxquels elles ont rendu la liberté. Ensemble, elles ont accueilli des chiens, des chats, mais aussi des coqs, des poules, des chèvres, etc. Elles se sont penchées sur leur souffrance, pour faire renaître leur bonheur. Aujourd'hui, Marie-Louise Vidal de Fonseca raconte...
Pourquoi ces bêtes ont-elles enchanté sa vie ? Elle s'en explique :
« Parce qu'elles m'ont permis de garder le contact permanent avec la nature, et qu'elles m'ont toujours aidée à supporter les rigueurs du destin.
Parce qu'elles m'ont enseigné le véritable amour, celui qui donne sans rien attendre.
Parce qu'elles m'ont éblouie par leur sagesse, leur savoir, leur intelligence, leur fidélité.
Parce qu'elles ont donné un sens plus profond à ma vie : les protéger, combattre pour leur bonheur, pour leur défense, c'est un but exaltant.
Parce qu'elles ont contribué à me faire mieux comprendre les hommes.
Elles ont tellement été mêlées à mon existence, qu'en contant la leur, il me faudra beaucoup livrer de la mienne. »
Dans l'« arche » de ses souvenirs, toutes les bêtes qui ont enchanté la vie de Marie-Louise Vidal de Fonseca ont leur place, chacune dans son paysage et à son époque. Ce sont leurs aventures, heureuses ou malheureuses, qu'elle raconte avec verve et émotion dans ce « Livre de la jungle » domestique.
« À quoi comparer la tentative de Jean Tur ? À celle de Tolkien et de sa civilisation d'elfes ? Ou à celle de Melville de Mardi ?
Le continent, que ce forcené du rêve a tiré du néant, serait - comme il lui fut dit après coup - celui de Mû, terre parfaitement véridique, mais préexistante à l'homme, qu'un bouleversement du Pacifique fit disparaître. De l'empire mavaé, dit "des vaisseaux", Jean Tur a dressé le panorama énorme et minutieux ; dessinateur, il a commencé par réaliser graphiquement cet imaginaire, en s'inspirant, pour la silhouette des indigènes, de grandes araignées africaines. Tels seront, grêles et armés de pied en cap, les habitants d'un monde maritime, dont la flotte sera chargée d'une redoutable mission : proposer l'alliance à un peuple de farouches Amazones vivant sur seize îles, les Agginn. C'est l'amiral (dire "arkonn", en mavaé) nommé Tecla, qui conduit les trahs, grands bateaux de course, vers cet archipel en forme de sexe féminin où, le prévient-on, il y a neuf chances sur dix pour qu'ils soient tous massacrés... Sur cet argument, s'édifie un poème en prose torrentiel, qui roule par lames successives comme l'océan, et où sont absorbés, polis, rejetés et repris, tour à tour, d'immenses thèmes philosophiques, érotiques, mystiques, dans un langage sans cesse réinventé. Des pages abasourdissantes - l'adjectif utilisé ici comme la meilleure des louanges.
Prophétisons à notre tour : on ne verra pas de sitôt s'effacer le sillage littéraire de l'arkonn Jean Tur. »
Extrait d'un article du "Magazine littéraire" sur le précédent roman de Jean Tur : « La harpe des forces ».
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Après "Les années Folles", il y eut ces années sans nom, nées de l'effondrement de 1929, où la violence et la peur montaient, en même temps que s'exaspérait le désir de vivre à tout prix : les années Trente. « Fête nationale » est le roman de ces années tragiquement folles. En France et en Allemagne, la fête nationale n'a pas les mêmes couleurs : ici, sous les lampions, on danse en chantant le bonheur, en voulant croire à la paix ; là-bas, sous les bannières à croix gammée, on défile en scandant des marches de conquête, les yeux fixés sur la guerre. Ici, c'est la foire du Trône, et là-bas Nuremberg... C'est ce temps déchiré, que Silvain Reiner fait revivre à Berlin, à Paris et ailleurs, avec cette force passionnée qui n'appartient qu'à lui.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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