Washington, nuit du 25 février 1862. Dans le paisible cimetière de Oak Hill,
non loin de la Maison-Blanche, quelque chose se prépare... Un peu plus tôt
ce même jour, on a enterré un petit garçon prénommé Willie, qui n'est autre
que le fils du Président des États-Unis. Ce soir-là, Abraham Lincoln, dévasté
de chagrin, s'échappe de son bureau pour venir se recueillir en secret sur la
sépulture de son enfant.
Il croit être seul - il ne l'est pas. Bientôt, des voix se font entendre, et
voici que jaillit des caveaux tout un peuple d'âmes errantes, prises au piège
entre deux mondes, dans une sorte de purgatoire (le fameux Bardo de la tradition
tibétaine). L'arrivée du jeune Willie va déclencher parmi eux un immense
charivari - une bataille épique, reflet d'outre-tombe de la guerre de Sécession
qui, au même moment, menace de déchirer la nation américaine.
Tour à tour inquiétants, hilarants, attendrissants, les spectres surgis de
l'imagination de George Saunders nous offrent un spectacle inouï, qui tient
de la farce beckettienne autant que de la tragédie shakespearienne. Magistral
chef d'orchestre de ce choeur d'ombres baroques, George Saunders s'amuse
à dynamiter tous les registres romanesques, pour mieux nous confronter aux
plus profonds mystères de notre existence : qu'est-ce que la mort ? qu'est-ce
que la vie ? qu'est-ce que l'amour ? et comment vivre, et aimer, quand nous
savons que tout est voué au néant ?
Le 11 mai 2013, l'écrivain George Saunders était invité à prononcer le discours de remise des diplômes de l'université de Syracuse, dans l'État de New York.
Soyez gentils reprend, sous une forme légèrement remaniée, l'intégralité de ce discours.
Avec humour, verve et sensibilité, George Saunders livre une méditation touchante et profonde sur la gentillesse, invitant chacun d'entre nous à ne jamais se
lasser d'errer sur la voie de la bonté.
Écrivain américain de renom, George Saunders est l'auteur de neuf ouvrages, dont plusieurs recueils de nouvelles.
Lincoln au Bardo (Fayard, 2019), son premier roman, unanimement salué
par la critique, a été couronné en 2017 par le prestigieux Man Booker Prize.
Membre de l'Académie américaine des Arts et des Sciences, il enseigne la littérature à l'université de Syracuse.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Demarty
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Olivier DeparisAmi intime de David Foster Wallace et de Jonathan Franzen, adulé par une génération d'écrivains (Lorrie Moore, Junot Diaz, etc.) à qui il a enseigné la fiction à l'université de Syracuse, George Saunders est encore largement inconnu en France. Dix décembre devrait contribuer à corriger cette anomalie.Un homme-cobaye prisonnier d'un laboratoire, un lycéen rêveur, un manager, un employé d'un parc d'attractions et quelques femmes au bord de la crise de nerfs, tels sont les (anti-)héros de ce livre dans lequel l'absurde règne en maître. Car le monde est absurde, nous dit George Saunders. Pour lui, l'écrivain, tel le canari dans la mine célébré jadis par Kurt Vonnegut, est celui qui avertit ses semblables que le coup de grisou est imminent.C'est pourquoi il est plus que jamais urgent de le lire.