Arcadia est une communauté hippie des années 1960 qui se veut une famille élargie, accueillante et libertaire. Mais l’utopie cache une face plus sombre : les parents négligent les enfants, la drogue domine les esprits. Il ne reste plus rien des idéaux des premiers jours.
Ridley grandit au sein de ce monde fermé sur lui-même, et il y reste jusqu’à l’implosion de la communauté. Comment se construire hors d’Arcadia ? Comment supporter les immeubles new-yorkais, gagner sa vie, devenir père et accepter le réel ? Dans ce roman initiatique, Lauren Groff retrace le destin d’un jeune homme qui doit se défaire de ses illusions, sans oublier de poursuivre inlassablement le bonheur.
Avec Histoire d'une vie, Aharon Appelfeld nous livre quelques-unes des clés qui permettent d'accéder à son oeuvre : réminiscences de la petite enfance à Czernowitz, en Bucovine. Portraits de ses parents, des Juifs assimilés, et de ses grands-parents, un couple de paysans dont la spiritualité simple le marque à jamais. Il y a aussi ces scènes brèves, visions arrachées au cauchemar de l'extermination. Puis les années d'errance, l'arrivée en terre d'Israël, et le début de ce qui soutiendra désormais son travail : le silence, la contemplation, l'invention d'une langue approchant au plus près l'énigme d'une vie, les méandres de la mémoire, et le sens que l'art peut leur donner.
Traduit de l'hébreu et révisé pour la présente édition par Valérie Zenatti
Prix Médicis étranger 2004
Cela fait des années que Frank Eloff travaille dans l'hôpital miteux d'une capitale fantôme, artificiellement créée dans un homeland en Afrique du Sud. Quand il voit arriver Laurence Waters, il se dit que celui-ci ne tiendra pas longtemps malgré ses bonnes intentions. Laurence, lui, croit pouvoir améliorer les conditions misérables dans lesquelles vit la population locale. Mais son ignorance risque de provoquer une catastrophe.Dans ce récit porté par un lyrisme amer plane le spectre de l'apartheid. Tout contribue à rendre l'atmosphère étrange et oppressante : l'univers clos de l'hôpital, le bush qui entoure la ville, la chaleur, les tensions qui se font de plus en plus lourdes au sein de l'équipe
médicale. La machine infernale est en marche.Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Hélène Papot
« Au départ il y a un pas, puis un autre, et encore un autre, qui tels des battements sur la peau d'un tambour s'additionnent pour composer un rythme, le rythme de la marche. »
Dans cet essai devenu un classique de la pensée contemporaine, Rebecca Solnit retrace à sa manière l'histoire de la marche. Avec intelligence, une dose d'humour et sa célèbre irrévérence, elle évoque l'art de marcher comme acte poétique et politique. Pèlerinages, manifestations, flâneries, promenades, nomadismes artistiques, il s'agit d'un geste fort. Mettre en mouvement son corps, c'est aussi chercher sa place dans le monde, tenter de le découvrir ou de le faire changer.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Oristelle Bonis
Un terroriste à Tokyo, un fiscaliste à Hongkong, l’âme d’un chamane en Mongolie, des trafiquants d’art à Saint-Petersbourg, une voix dans le cyberespace… Dans neuf parties du monde, neuf personnages que tout oppose appartiennent, sans le savoir, à la même histoire. En suivant les fils ténus du hasard et du destin qui les relient, se dessine une œuvre polyphonique fascinante qui mêle avec virtuosité récit historique, science-fiction, thriller et histoire fantastique.
Premier roman de l’auteur de Cloud Atlas (Cartographie des nuages), Écrits fantômes possède déjà tous les ingrédients qui ont fait la renommée de David Mitchell : mélange des genres, écriture lumineuse et construction narrative originale. Dès sa sortie, il a été unanimement salué par la critique et a propulsé David Mitchell parmi les meilleurs écrivains de sa génération.
Traduit de l'anglais par Manuel Berri
White Falls, Idaho. Iona Moon a onze ans. Fille de fermiers, elle grandit dans la violence et la pauvreté, au sein d'un monde dominé par les hommes. Mais il émane d'elle une aura, une énergie frondeuse, une sensualité qui résistent aux logiques du destin et de l'époque (les années 1960).
Melanie Rae Thon crée une version féminine de Tom Sawyer dans ce roman initiatique peuplé de personnages inoubliables.
« Iona Moon est à l'image de l'écriture qui la met en scène, lumineuse et crue, pleine et sans dérobade. » (Le Monde des Livres)
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Élisabeth Peellaert
En 1993, Robert Altman réalise un vieux rêve : adapter au cinéma l'oeuvre de Raymond Carver. Le résultat : Shortcuts, film mythique interprété (entre autres) par Jennifer Jason Leigh, Tim Robbins, Jack Lemmon, Tom Waits et Frances McDormand. Altman s'est inspiré de neuf nouvelles et d'un poème. À ce jour, ils demeurent la meilleure initiation aux écrits de « Ray » Carver, sans nul doute l'un des plus grands écrivains américains du XXe siècle. Son écriture limpide met en scène des gens « ordinaires » - une serveuse de restaurant, un chômeur, un père anxieux, trois pêcheurs, des voisins trop curieux - hantés par deux idées fixes : le besoin d'une véritable intimité et la quête toujours remise au lendemain d'une introuvable dignité.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Pierre Carasso, Simone Hilling, François Lasquin et Gabrielle Rolin
« Tout le monde rêve. Si tu ne rêvais pas, tu deviendrais fou. J'ai lu des trucs là-dessus. C'est une soupape. Les gens rêvent quand ils dorment. Ou alors, ils deviennent dingues. Mais moi, quand je rêve, je rêve de vitamines. Tu comprends ce que je te dis ? »
Après Hemingway et Salinger, Carver s'impose comme le maître de la short story. En donnant la parole aux « gens normaux », il montre que chaque vie recèle un mystère que seule la littérature a le pouvoir de dévoiler.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Simone Hilling
« Dehors s'étendent des terres sombres retournées piquées de lambeaux de neige et plus sombres au loin des bois où s'abritent encore les derniers loups. »
Après avoir fui la hutte paternelle au Tennessee, un garçon de quatorze ans, dit le Gamin, s'enrôle dans une bande de hors-la-loi payés au scalp. Ces soldats de fortune pillent, brûlent et tuent, menés par le Capitaine Glanton et son second, le Juge, géant surhumain au savoir encyclopédique. Arrivés au Colorado, ils sont décimés par les survivants d'Indiens Yumas. Un long affrontement commence alors entre le Juge et le Gamin, au pied des dunes de la Vallée de la Mort.
Méridien de sang est une équipée sauvage et tragique, sur laquelle plane l'ombre d'Edgar Allan Poe. Cormac McCarthy y déploie sa vision de l'Amérique, hantée par la violence des hommes et la question du Mal.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par François Hirsch
Et si Patty Berglund était la femme idéale ? Pour Walter, son mari, cela ne fait aucun doute. Épouse aimante, mère parfaite, Patty a tout pour plaire. Mais au fond, qu'en pense-t-elle ? En renonçant à Richard, ce bad boy qui se trouve être le meilleur ami de Walter, Patty a peut-être commis l'erreur de sa vie.
Anatomie d'un mariage et d'une famille, Freedom analyse les illusions, les déceptions et les compromis d'une génération de baby-boomers qui avaient rêvé un jour de changer le monde. Qu'avons-nous fait de notre liberté ? se demandent les personnages de Jonathan Franzen dans ce roman remarquable de virtuosité, miroir d'une nation qui a cessé depuis longtemps d'incarner ses propres valeurs.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Wicke
Décembre 1930, vacances de Noël. Gibbsville, petite bourgade tranquille de Pennsylvanie, est en pleine effervescence. On y danse et on y boit, dans les bars louches comme dans le milieu très fermé de l'élite locale. Parmi les membres de cette élite se trouvent Julian et Caroline English. En pleine réception, Julian lance le contenu de son verre à la figure de Harry Reilly, sans raison apparente... simplement par agacement. Sans qu'il le sache, ce geste impulsif vient de précipiter Julian English dans une spirale autodestructrice.
Exploration crue et directe des rapports entre les sexes, autopsie de la vie de province américaine, pessimisme omniprésent : autant d'éléments qui ont fait de ce livre un chef-d'oeuvre précurseur de tout un pan de la littérature américaine.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marcelle Sibon
Quelle différence y a-t-il entre une jeune paysanne grecque fuyant Smyrne incendiée par les Turcs en 1922, et une lolita américaine qui découvre, à l'âge de quinze ans, qu'elle est aussi un garçon ?
Deux générations.
C'est en effet ce qui sépare Desdemona et Cal, la grand-mère et la petite-fille. C'est aussi la durée dans laquelle s'inscrit cette extraordinaire saga gréco-américaine.
Mi-épopée, mi-roman d'apprentissage, ce livre est un hybride. Tout comme son héros/héroïne, qui connaît la joie - et la douleur - d'appartenir aux deux sexes, avant d'opter définitivement pour celui qui lui convient. Des collines d'Asie Mineure aux villas cossues de Grosse Pointe, du fracas des canonnières dans le Bosphore aux explosions des grenades lacrymogènes dans les rues de Detroit, du ragtime au rock'n'roll, un demi-siècle d'Histoire se déroule sous nos yeux. Pour aboutir à livre transcende tous les genres : c'est une idylle, une comédie postmoderne, une histoire de la littérature, un récit érotique, une confession, une élégie.
Tout est illuminé raconte les aventures en Ukraine d'un jeune écrivain juif américain - Jonathan Safran Foer - en quête de ses origines. Guidé par un adolescent quasi illettré, Alex, un vieillard et un chien, il sillonne la région à la recherche d'un mystérieux village détruit par les nazis en 1941.
Soudain, le récit bascule et nous voici projetés dans un autre monde : du 18 mars 1791 au 18 mars 1942, c'est la chronique terrible et fabuleuse d'un shtetl appelé Trachimbrod qui se déroule sous nos yeux - un shtetl qui n'est peut-être que la version légendaire du mystérieux village...
Avec une prodigieuse habileté, ce roman passe du mystique au profane et du rire aux larmes, révélant à chaque page son charme enchanteur.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso
Ex-écrivain, ex-journaliste sportif, ex-mari, Frank Bascombe habite toujours dans le New Jersey, et travaille dans l'immobilier.
Les élections approchent. Qui sera le prochain président des Etats-Unis, Bush ou Dukakis ? Frank attend avec impatience le week-end du 4 Juillet. Justement, il s'agit d'une fête, et pas n'importe laquelle : celle de l'Indépendance.
Mais la vie dont il avait cru pouvoir se protéger va le frapper cruellement, au moment où il s'y attend le moins. Il ne lui restera plus, alors, qu'à tenter de faire face, avec tout l'humour, le courage et l'intégrité dont il est capable.
"Et si, s'interroge la critique, Richard Ford avait écrit le Grand Roman Américain de la décennie, le roman de nos vies ? Est-ce qu'il ne ressemblerait pas à cela ?"
Traduit de l'anglais par Suzanne V. Mayoux
« On en voulait encore. [...] On avait des os d'oiseaux creux et légers, on voulait plus d'épaisseur, plus de poids. On était six mains qui happaient et six pieds qui trépignaient ; on était des frères, des garçons, trois petits rois unis dans un complot pour en avoir encore. »
La famille, c'est la jungle. Les parents s'aiment, se battent. Au milieu du chaos, trois enfants tentent de grandir. La meute observe les fauves. Quand le père danse, les petits l'imitent. Quand la mère dort, ils apprennent à rester silencieux. La vie animale est âpre. Mais l'imaginaire est sans limite.
Avec ce premier roman impressionnant, Justin Torres impose une langue, un rythme, un lyrisme électrique.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Anne Wicke
Imaginez un très vieil immeuble de l'Upper West Side, le Preemption, au coin de la 82e Rue et de Riverside Drive. Une de ces tours mythiques, presque gothiques, avec gargouilles, clochetons et mâchicoulis – on croit parfois y voir rôder le spectre de John Lennon ou le double de Mia Farrow. Tous ceux qui l'habitent – un comptable timide qui parle aux ascenseurs, un acteur raté, un étrange séducteur, une jeune fille à la recherche de l'amour, etc. – participent, sans le savoir, d'une même conspiration...
Entre le New York de Woody Allen et les bars branchés de Sex And The City, David Schickler invente une géographie mystérieuse qui n'appartient qu'à lui.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso
C'était à Manhattan, dans les années 80. Corrine était courtière en Bourse. Russell, éditeur. Ils avaient trente ans et des poussières. Tout semblait parfait autour d'eux. Les amis, les soirées branchées et les fluctuations du Dow Jones. Ils pensaient rester éternellement jeunes, talentueux et intelligents.
Mais Corrine a voulu des enfants et Russell n'était pas prêt. Jeff est retombé dans la drogue, Trina Cox est arrivée. Soudain, plus rien ne s'est passé comme prévu.
Le 18 octobre 1987, les golden boys se jetaient du haut des immeubles, à Wall Street, en réaction au krach boursier. La comédie new-yorkaise se teintait de désenchantement, annonçant la fin des grandes espérances.
Traduit de l'anglais (États-Unis ) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso
Dans le restaurant de Myriam, il n'y aura pas de musique - elle est trop émotive -, tout sera fait maison, avec et par amour, certaines étudiantes en philosophie auront droit à une réduction, les enfants seront traités aussi bien que les adultes, on ne gâchera aucune nourriture... mais il faudra aussi éviter la faillite, vivre clandestinement sur son lieu de travail et échapper aux contrôles sanitaires et fiscaux. Tout cela sans avoir fait d'école hôtelière, pas plus que de commerce. Heureusement, Ben est là, serveur efficace et idéaliste prêt à tout pour sauver Myriam de ses propres démons et le monde dans la foulée.
"Sur le quai de la gare, un chat noir croise obliquement leur chemin. Elle déteste les chats. Plus encore les chats noirs. Mais elle ne dit rien et réprime un frisson. Comme pour récompenser cette retenue, il annonce qu'il fera le voyage avec elle jusqu'à Cannes, si elle le veut bien. C'est à peine si elle peut répondre tant elle éprouve de gratitude."
Les personnages d'Alice Munro courent après le bonheur. Quête vaine, éperdue, étourdissante, mais qu'ils poursuivent sans relâche. Dans ce recueil de nouvelles, on croise une étudiante qui accepte les propositions indécentes d'un vieillard, une mère en deuil qui change d'identité ou une femme affrontant enfin sa part de cruauté.
D'une écriture précise et sensible, Alice Munro met en évidence les lignes de force invisibles guidant chaque destin.
Traduit de l'anglais (Canada) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso
« Nous ne vieillirons pas ensemble s'apparente à ces grands romans de la faiblesse masculine. Insidieusement la réalité de l'abandon s'impose à un homme incrédule qui abusait de son pouvoir, rêvait sa vie et rêvait sa violence. L'art de Pialat est un art d'une puissante humanité, sans précaution, sans scrupule, sans effort pour rendre les personnages sympathiques. On est dans la peau, le gros grain, "l'homme nu" disait Simenon. »
Ces paroles de Jacques Fieschi (célèbre critique de cinéma, réalisateur et écrivain) résument bien la méthode Pialat, qui dissèque sans complaisance les tourments amoureux, où chacun épouse tour à tour le rôle du fort et du faible. Un grand film, mais aussi un roman mémorable.
Phillip Dean, étudiant américain, rencontre Anne-Marie Costallat, une jeune française. Leur histoire nous est livrée par un narrateur-voyeur, ami du couple, qui connaît étrangement chaque aspérité de la peau, chaque parole des amants. Le trio - un homme, une femme,
un regard qui les observe ou les invente - est au centre de ce roman qui a provoqué, depuis sa parution en 1967, les éloges les plus fervents.
De quoi s'agit-il ? De chambres d'hôtel à la tombée du soir, d'après-midi pluvieux, de mensonge, de plaisir, de gêne, d'impudeur. D'une Delage glissant silencieusement dans la nuit, entre Paris et Autun. Un sport et un passe-temps est un hymne aux paysages français, aux nourritures terrestres, à l'amour des corps. Mais c'est aussi un grand roman mélancolique, où la solitude ne se laisse jamais oublier.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Garnier
« C'est à ce moment-là, je crois, que je décidai de partir pour un voyage dont j'ignorais la destination et la durée. J'étais désargenté, désenchanté. Mais je voulais me replonger dans le courant de la vie, me battre pour ou contre quelque chose, retrouver l'envie du bonheur et le goût de la peur, lutter contre la force des vents, éprouver la chaleur, le froid, casser des cailloux et, s'il le fallait, creuser les flancs de la terre. »
Paul Peremülter est écrivain. À la fin de son treizième livre, déçu par son travail et toute une vie d'homme assis, il entreprend un périple aux États-Unis puis au Québec. Mais ce voyage, qu'il voudrait simplement excentrique, va le conduire au plus profond de lui-même. C'est dans ce monde magique et étouffant qu'il découvrira ce qu'il n'aurait jamais dû savoir.
Marseille, 1929. Lincoln Agrippa Daily, alias Banjo (comme l'instrument dont il joue dans les bars), docker occasionnel, est un Noir américain en quête de plaisirs et d'aventures.
Dans cette ville légendaire pour tous les marins du monde, il déambule, en compagnie d'amis et de connaissances de passage. C'est dans les bas-fonds, les lieux clandestins, les rades plus ou moins louches qu'ils rencontrent prositué(e)s en tout genre, marins en bordée... et surtout, des musiciens.
Porté par le blues survolté de Papa Charlie Jackson et son Shake that thing !, Banjo est une plongée dans le fantastique social cher à Mac Orlan, une fresque aux couleurs criardes, une série de tableaux où la misère côtoie le dandysme de la pègre... Un roman-opéra où les cadences du jazz se mêleraient aux airs de Carmen et de Mistinguett.
Traduction de l'anglais (Etats-Unis) et postface par Michel Fabre
Friendship, dans le Wisconsin. Jacob Hansen sillonne à bicyclette cette ville dont il est le shérif, le pasteur et aussi l'embaumeur. Il aime les journées éclatantes, alanguies, de l'été. La découverte dans le bois d'un soldat mort interrompt cette quiétude. Sans doute le jeune homme errait-il depuis la fin de la guerre de Sécession. Jacob Hansen se souvient de cette guerre, il en est revenu avec une phobie des chevaux et une fascination pour les morts.
Lorsqu'il ramène le corps chez Doc Guterson, celui-ci est formel : c'est la diphtérie qui l'a tué, il faut éviter l'épidémie. En dépit de ces recommandations, Jacob embaume le corps du soldat. Le mal frappe les siens et se répand dans la ville, tandis que l'incendie qui embrase l'horizon depuis quelques jours se rapproche.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean-François Ménard