En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite soeur, Ana, dans un confortable quartier d'expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d'Afrique brutalement malmené par l'Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l'envahit, l'imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français...
« J'ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l'après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d'orages... J'ai écrit ce roman pour crier à l'univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu'à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d'exilés, de réfugiés, d'immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d'un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d'un drame que l'auteur connaît bien, un premier roman d'une ampleur exceptionnelle, parcouru d'ombres et de lumière, de tragique et d'humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l'école.
Sicile. Giulia travaille dans l'atelier de son père. Lorsqu'il est victime d'un accident, elle découvre que l'entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu'elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu'elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d'humanité, leurs histoires tissent une tresse d'espoir et de solidarité.
QUI EST VERNON SUBUTEX ? Une légende urbaine.Un ange déchu.Un disparu qui ne cesse de ressurgir.Le détenteur d'un secret.Le dernier témoin d'un monde disparu.L'ultime visage de notre comédie inhumaine.Notre fantôme à tous. LE RETOUR DE VIRGINIE DESPENTES
Vernon subutex, 2 est la suite du volume publié en janvier 2015, et salué par une presse magnifique.« On peut faire tourner Vernon Subutex entre ses doigts comme une pierre précieuse changeant de couleur à la lumière du jour. »
Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche« Un art consommé de mêler des personnages, des voix, des intrigues avec un incontestable sens du changement de rythme. Ce n'est pas un roman, c'est un électrocardiogramme. »
Etienne de Montety Le Figaro Littéraire« Rarement le lecteur s'émouvra pour une telle galaxie de personnages. »
Thomas Mahler Le Point
« Une formidable cartographie de la société française contemporaine. »
Nelly Kaprièlian, Les Inrocks« Une comédie humaine d'aujourd'hui dont Balzac pourrait bien se délecter dans sa tombe. »
Pierre Vavasseur, Le Parisien« Une grande fresque d'aujourd'hui. On se doutait que Despentes pouvait l'écrire, mais on ne savait pas qu'elle y parviendrait avec une telle grâce. »
Frédéric Beigbeder, Le Figaro magazine « Le prochain tome devrait sortir vers la fin mars. Vivement le printemps. »
Thierry Gandillot, Les Echos
Après le drame qui a fait basculer sa vie, Léna décide de tout quitter. Elle entreprend un voyage en Inde, au bord du Golfe du Bengale, pour tenter de se reconstruire. Hantée par les fantômes du passé, elle ne connait de répit qu'à l'aube, lorsqu'elle descend nager dans l'océan indien. Sur la plage encore déserte, elle aperçoit chaque matin une petite fille, seule, qui joue au cerf-volant.
Un jour, emportée par le courant, Léna manque de se noyer. La voyant sombrer, la fillette donne l'alerte. Léna est miraculeusement secourue par la Red Brigade, un groupe d'autodéfense féminine, qui s'entraînait tout près.
Léna veut remercier l'enfant. Elle découvre que la petite travaille sans relâche dans le restaurant d'un cousin, qui l'a recueillie et l'exploite. Elle n'a jamais été à l'école et s'est murée dans un mutisme complet. Que cache donc son silence ? Et quelle est son histoire ? ...
Aidée de Preeti, la jeune cheffe de brigade au caractère explosif, Léna va tenter de percer son secret. Jadis enseignante, elle se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire. Au coeur de ce monde dont elle ignore tout, commence alors une incroyable aventure où se mêlent l'espoir et la colère, la volonté face aux traditions, et le rêve de changer la vie par l'éducation...
La rencontre inoubliable et réparatrice entre une femme, une jeune fille et une enfant au milieu d'une Inde tourmentée.
Vous l'attendez depuis deux ans, le voici !
Vernon Subutex 3, le retour de Vernon, suite et fin de la trilogie.
« Cher connard,
J'ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m'aurait chié sur l'épaule en passant. C'est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n'intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu'on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l'as eu, ton quart d'heure de gloire. La preuve : je t'écris. »
Après le triomphe de sa trilogie Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines.
Roman de rage et de consolation, de colère et d'acceptation, où l'amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines...
« Cher connard,
J'ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m'aurait chié sur l'épaule en passant. C'est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n'intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu'on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l'as eu, ton quart d'heure de gloire. La preuve : je t'écris. »
Après le triomphe de sa trilogie Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines.
Roman de rage et de consolation, de colère et d'acceptation, où l'amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines...
À 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out.
Pour l'aider à reprendre pied, son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat. Peu convaincue, Solène tombe sur une petite annonce qui éveille sa curiosité : « cherche volontaire pour mission d'écrivain public ». Elle décide d'y répondre.
Envoyée dans un foyer pour femmes en difficulté, elle ne tarde pas à déchanter. Dans le vaste Palais de la Femme, elle a du mal à trouver ses marques. Les résidentes se montrent distantes, méfiantes, insaisissables. A la faveur d'une tasse de thé, d'une lettre à la Reine Elizabeth ou d'un cours de zumba, Solène découvre des personnalités singulières, venues du monde entier. Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va peu à peu gagner sa place, et se révéler étonnamment vivante. Elle va aussi comprendre le sens de sa vocation : l'écriture.
Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Cheffe de l'Armée du Salut en France, elle rêve d'offrir un toit à toutes les exclues de la société. Elle se lance dans un projet fou : leur construire un Palais.
Le Palais de la Femme existe. Laetitia Colombani nous invite à y entrer pour découvrir ses habitantes, leurs drames et leur misère, mais aussi leurs passions, leur puissance de vie, leur générosité.
L'étau des obsessions identitaires, des tribalismes d'exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l'idée d'un « purement soi », et d'une affiliation « authentique » à la nation, l'ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d'après l'auteure, une clé d'émancipation : Emile Ajar.
Cet homme n'existe pas... Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu'on n'est pas que ce que l'on dit qu'on est, qu'il existe toujours une possibilité de se réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu'offre le texte de se glisser dans la peau d'un autre. J'ai imaginé à partir de lui un monologue contre l'identité, un seul-en-scène qui s'en prend violemment à toutes les obsessions identitaires du moment.
Dans le texte, un homme (joué sur scène par une femme...) affirme qu'il est Abraham Ajar, le fils d'Emile, rejeton d'une entourloupe littéraire. Il demande ainsi au lecteur/spectateur qui lui rend visite dans une cave, le célèbre « trou juif » de La Vie devant soi : es-tu l'enfant de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? Es-tu sûr de l'identité que tu prétends incarner ?
En s'adressant directement à un mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l'univers de Romain Gary, mais aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l'humour juif... ou encore les débats politiques d'aujourd'hui (nationalisme, transidentité, antisionisme, obsession du genre ou politique des identités, appropriation culturelle...).
Le texte de la pièce est précédé d'une préface Delphine Horvilleur sur Romain Gary et son oeuvre. Dans chacun des livres de Gary se cachent des « dibbouks », des fantômes qui semblent s'échapper de vieux contes yiddish, ceux d'une mère dont les rêves l'ont construit, ceux d'un père dont il invente l'identité, les revenants d'une Europe détruite et des cendres de la Shoah, ou l'injonction d'être un « mentsch », un homme à la hauteur de l'Histoire.
« J'avais 6 ans lorsque Gary s'est suicidé, l'âge où j'apprenais à lire et à écrire. Il m'a souvent semblé, dans ma vie de lectrice puis d'écrivaine que Gary était un de mes « dibbouks » personnels... Et que je ne cessais de redécouvrir ce qu'il a su magistralement démontrer : l'écriture est une stratégie de survie. Seule la fiction de soi, la réinvention permanente de notre identité est capable de nous sauver. L'identité figée, celle de ceux qui ont fini de dire qui ils sont, est la mort de notre humanité. »
Au coeur de l'Allemagne, l'International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies. La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d'investigation. Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu'elle élève seule depuis son divorce d'avec son mari allemand.
A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d'objets dont le centre a hérité à la libération des camps. Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé... Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent. Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l'Argentine. Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?
Le bureau d'éclaircissement des destins, c'est le fil qui unit ces trajectoires individuelles à la mémoire collective de l'Europe. Une fresque brillamment composée, d'une grande intensité émotionnelle, où Gaëlle Nohant donne toute la puissance de son talent.
« Qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance. » (Baudelaire)
Tel serait l'esprit de cette saga lapidaire - un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque.
Au plus fort de la tempête, il parvient à s'arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l'ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les « constructeurs de l'avenir radieux ».
Chef-d'oeuvre de concision, ce roman sur la trahison, le sacrifice et la rédemption nous fait revivre, à hauteur d'homme, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l'après-guerre. Pourtant, une trame secrète, au-delà des atroces comédies humaines, nous libère de leur emprise et rend infinie la fragile brièveté d'un amour blessé.
« J'avais envie d'amour. Envie d'une grande nuit d'amour. D'une rencontre. De ce moment étrange, poétique parfois, qui change le cours de l'eau d'une vie.
Je voulais comprendre jusqu'où l'on peut aimer, jusqu'où l'on peut aller vers l'autre et ressentir que chaque pas est un choix. Je rêvais d'entendre à nouveau quelques airs d'opéra, des arias de douleur et de beauté, et retrouver ces hommes et femmes capables de se jeter dans le vide par amour. Parce que c'est vivre sans amour qui est l'enfer. »
G.D.
Elle s'appelle Aurore. Et pourtant c'est au crépuscule qu'elle rencontre Simeone, un soir d'automne, à Paris, aux abords du local d'un groupe de parole. Elle quitte une réunion, lui arrive pour la suivante. Il attend, l'observe, intrigué, mais c'est elle qui s'adresse à lui. Le temps d'une cigarette, la conversation s'engage.
Après trente ans d'amour fou, Aurore sait qu'elle va être quittée par son mari. Simeone a la gorge mangée par un crabe, il lui reste peu de temps à vivre, il refuse de lutter et sa femme a peur. Alors les deux inconnus s'avancent ensemble dans une nuit qui ne ressemblera à nulle autre, des rues de Paris à un bar de nuit, d'une chambre d'hôtel à un aller-retour en taxi vers Roissy et une évasion vers les rivages de l'aube. Première ou dernière nuit, tous deux l'ignorent. Ils ne sont sûrs que d'une chose : au matin, après cette bouleversante nuit d'amour, rien ne sera plus jamais comme avant. Car l'amour ne s'écrit jamais à l'avance.
Romanesque, poétique, fulgurant : un magnifique roman d'amour.
« L'idée de Sam était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, petit théâtreux de patronnage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne... »
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses oeillades énamourées et l'attention qu'il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l'homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s'arracher à l'emprise qu'il exerce sur elle, tandis qu'il s'apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l'écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d'années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d'une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l'ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d'une époque, et la complaisance d'un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
À Nazareth, au début de notre ère, deux très jeunes enfants jouent dans la rue. « Mamzer ! » lance l'un à son camarade. « Bâtard ! ». Personne, dans le petit village de Nazareth, n'ignore que Marie a fauté avec un légionnaire romain. Elle est une fille-mère, rejetée et méprisée. Jésus comprend pourquoi, tout autant qu'elle, il sera à jamais exclu de sa communauté : telle est l'exigence de la loi juive à l'égard des bâtards.
Grandissant, Jésus n'a d'autre entreprise que de réformer cette règle d'exclusion. Jusqu'au jour où il rencontre un autre mamzer. Outre d'être un bâtard, Judas est laid, brillant, et révolutionnaire. Il a un plan. S'appuyant sur le beau, non moins brillant, et réformateur Jésus, il met en marche sa vengeance. Quelle est la part de sincérité, quelle est la part de calcul de ces deux jeunes hommes parcourant la Palestine avec un message d'inclusion ?
Un roman audacieux, étonnant, passionnant, qui réinterprète la vie de Jésus dans ses plus grands épisodes. Sa présentation aux docteurs de la loi, son sermon sur la Montagne, la multiplication des pains, les quarante jours dans le désert, tant d'autres moments de la culture religieuse universelle sont revisités à l'aune de l'inguérissable blessure d'enfance de Jésus et de sa relation aussi fructueuse que dangereuse avec Judas.
Prix Femina 2022
C'est un roman dont Yes, une jeune chienne, est le personnage principal. Un soir, celle-ci, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d'un vieux couple, Sophie une romancière et Grieg son compagnon. À partir de là, le destin de Yes va tenir à lui seul la narration. D'où vient-elle, qu'a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? La chienne se révèlera la gardienne de ce qui caractérise l'humain. La gardienne du langage. Mais une gardienne menacée.
On pourrait aussi voir dans ce roman l'histoire d'un duo féminin/animal. Il raconte en effet la grande affection qui lie Sophie, la narratrice, et Yes, la jeune chienne échappée de chez un zoophile. Chacune s'augmentant de l'autre. Chacune veillant aussi sur l'autre. Jusqu'au drame.
Mais c'est également un roman d'amour entre deux êtres humains, interrogeant quelle sorte d'amour lie encore un vieux couple, Sophie qui aime les marches dans la forêt, et Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. L'intrusion de Yes sera le révélateur de l'amour qui lie ce couple en passe de l'avoir oublié.
Cependant, on peut aussi penser que le thème du roman, c'est la vieillesse. Celle du monde, celle d'un couple, celle d'une femme. Oui. Mais surtout le contraire de la vieillesse. Dans ce roman, on n'accepte pas encore la défaite. Grâce à l'irruption de Yes, il est une ode à la vie.
On peut également penser qu'on se trouve dans un roman écoféministe dont l'enjeu est ce qui lie la nature menacée et le féminin révolté.
Quoi qu'il en soit, on baigne dans des temps troublés. Bizarres. Inquiétants. Où va-t-on ? L'humanité, que deviendra-t-elle ? Que deviendront les bibliothèques, les librairies, les livres ? Mais comme il s'agit d'un livre qui prône l'extravagance, où les poètes de ces temps de détresse se sont réfugiés dans les champignons, merveilles d'un futur imprévisible, ce roman baigne dans un climat d'amour de la poésie. Son véritable enjeu climatique, c'est la poésie.
« J'ai compris depuis ce qui motiverait mon chemin d'écrivain. Présenter à l'adulte que je suis devenu l'enfant que je fus. »
Dans Mon père, publié en 2019, Grégoire Delacourt peignait un père venu demander des comptes à un prêtre coupable d'abus envers son jeune fils. Catalyseur d'émotions enfouies, le livre allait faire ressurgir des souffrances muettes et conduire son auteur a une enquête introspective profonde. Remontant enfin à la source de son enfance saccagée, Grégoire Delacourt la fait revivre dans Son fils, poignant récit autobiographique où il se livre pour la première fois.
Son fils raconte un corps abîmé et les livres qui l'ont réparé, ce corps qui très jeune a subi l'étourdissement dans le Valium ou autres médicaments et se perçoit comme un déchet. L'écriture lui permet d'abord de subsister, de fuir sa famille et ses souvenirs, avant de devenir une démarche créatrice jalonnée des traces cachées de ses douleurs enfantines.
Pourquoi le petit garçon qu'il était rêvait-il au soulagement de sauter par la fenêtre ? Qui était ce père, absent et bourreau ? Cette mère adorée fuyait-elle son propre enfant, ou bien faisait-elle tout pour le protéger ?
Son fils est l'histoire d'une enfance abusée, d'une famille où l'on porte le déni comme une armure, et un éclairage unique sur le parcours d'un écrivain. « Le jour où j'ai appris que j'étais une victime, je me suis senti vivant. » Dans un style acéré, précis, un regard sur soi d'une rare lucidité. Bouleversant.
Alec, dessinateur d'âge mûr, et Ève, romancière à succès d'un unique livre mythique, sont les seuls occupants d'un minuscule îlot de la côte atlantique. Ils ne se fréquentent pas, jusqu'au jour où une panne inexplicable de tous les moyens de communication les contraint à sortir de leur jalouse solitude.
Comment s'explique ce black-out ? La planète aurait-elle été victime d'un cataclysme ? Des menaces de conflit nucléaire et de terrorisme à grande échelle planaient déjà. Y aurait-il eu, quelque part dans le monde, un dérapage dévastateur ? Qu'en est-il de l'archipel tout proche ? Et du pays ? Et du reste de la planète ?
Alec va peu à peu dénouer le fil du mystère. Grâce à son vieil ami Moro, devenu l'un des proches conseillers du Président des Etats-Unis, il parvient à reconstituer le déroulement précis des événements. Si l'on a échappé au désastre, découvre-t-il, c'est d'une manière si étrange, et si inespérée, que l'Histoire ne pourra plus jamais reprendre son cours d'avant.
La rencontre tumultueuse de nos contemporains déboussolés avec des « frères inattendus » qui se réclament de la Grèce antique, et qui ont su se doter d'un savoir médical beaucoup plus avancé que le nôtre, fait la puissance dramatique de ce roman, tout en lui donnant des allures de conte moderne.
A travers la fiction et la parabole, l'auteur traite ici de manière romanesque les grands sujets abordés dans plusieurs de ses essais (Les identités meurtrières, Le naufrage des civilisations).
A travers l'histoire d'une amitié adolescente, Makine révèle dans ce véritable bijou de littérature classique un épisode inoubliable de sa jeunesse.
Le narrateur, treize ans, vit dans un orphelinat de Sibérie à l'époque de l'empire soviétique finissant. Dans la cour de l'école, il prend la défense de Vardan, un adolescent que sa pureté, sa maturité et sa fragilité désignent aux brutes comme bouc-émissaire idéal. Il raccompagne chez lui son ami, dans le quartier dit du « Bout du diable » peuplé d'anciens prisonniers, d'aventuriers fourbus, de déracinés égarés «qui n'ont pour biographie que la géographie de leurs errances. »
Il est accueilli là par une petite communauté de familles arméniennes venues soulager le sort de leurs proches transférés et emprisonnés en ce lieu, à 5 000 kilomètres de leur Caucase natal, en attente de jugement pour « subversion séparatiste et complot anti-soviétique » parce qu'ils avaient créé une organisation clandestine se battant pour l'indépendance de l'Arménie.
De magnifiques figures se détachent de ce petit « royaume d'Arménie » miniature : la mère de Vardan, Chamiram ; la soeur de Vardan, Gulizar, belle comme une princesse du Caucase qui enflamme tous les coeurs mais ne vit que dans la dévotion à son mari emprisonné ; Sarven, le vieux sage de la communauté...
Un adolescent ramassant sur une voie de chemin de fer une vieille prostituée avinée qu'il protège avec délicatesse, une brute déportée couvant au camp un oiseau blessé qui finira par s'envoler au-dessus des barbelés : autant d'hommages à ces « copeaux humains, vies sacrifiées sous la hache des faiseurs de l'Histoire. »
Le narrateur, garde du corps de Vardan, devient le sentinelle de sa vie menacée, car l'adolescent souffre de la « maladie arménienne » qui menace de l'emporter, et voilà que de proche en proche, le narrateur se trouve à son tour menacé et incarcéré, quand le creusement d'un tunnel pour une chasse au trésor, qu'il prenait pour un jeu d'enfants, est soupçonné par le régime d'être une participation active à une tentative d'évasion...
Ce magnifique roman convoque une double nostalgie : celle de cette petite communauté arménienne pour son pays natal, et celle de l'auteur pour son ami disparu lorsqu'il revient en épilogue du livre, des décennies plus tard, exhumer les vestiges du passé dans cette grande ville sibérienne aux quartiers miséreux qui abritaient, derrière leurs remparts, l'antichambre des camps.
Prix Femina 2022
C'est un roman dont Yes, une jeune chienne, est le personnage principal. Un soir, celle-ci, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d'un vieux couple, Sophie une romancière et Grieg son compagnon. À partir de là, le destin de Yes va tenir à lui seul la narration. D'où vient-elle, qu'a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? La chienne se révèlera la gardienne de ce qui caractérise l'humain. La gardienne du langage. Mais une gardienne menacée.
On pourrait aussi voir dans ce roman l'histoire d'un duo féminin/animal. Il raconte en effet la grande affection qui lie Sophie, la narratrice, et Yes, la jeune chienne échappée de chez un zoophile. Chacune s'augmentant de l'autre. Chacune veillant aussi sur l'autre. Jusqu'au drame.
Mais c'est également un roman d'amour entre deux êtres humains, interrogeant quelle sorte d'amour lie encore un vieux couple, Sophie qui aime les marches dans la forêt, et Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. L'intrusion de Yes sera le révélateur de l'amour qui lie ce couple en passe de l'avoir oublié.
Cependant, on peut aussi penser que le thème du roman, c'est la vieillesse. Celle du monde, celle d'un couple, celle d'une femme. Oui. Mais surtout le contraire de la vieillesse. Dans ce roman, on n'accepte pas encore la défaite. Grâce à l'irruption de Yes, il est une ode à la vie.
On peut également penser qu'on se trouve dans un roman écoféministe dont l'enjeu est ce qui lie la nature menacée et le féminin révolté.
Quoi qu'il en soit, on baigne dans des temps troublés. Bizarres. Inquiétants. Où va-t-on ? L'humanité, que deviendra-t-elle ? Que deviendront les bibliothèques, les librairies, les livres ? Mais comme il s'agit d'un livre qui prône l'extravagance, où les poètes de ces temps de détresse se sont réfugiés dans les champignons, merveilles d'un futur imprévisible, ce roman baigne dans un climat d'amour de la poésie. Son véritable enjeu climatique, c'est la poésie.
Un couple qui dure serait-il la plus grande aventure des temps modernes ?
Alice et Jules vivent ensemble depuis soixante ans.
Par un tour de force littéraire, Eliette Abécassis remonte le cours de leur relation amoureuse, étape par étape, pour nous en révéler les nuances, les rêves, les désirs, les trahisons et les regrets.
Vieillesse, routine, retrouvailles, désamour, haine, jalousie, enfants, mariage, passion : le film défile à l'envers, par une série de rebondissements, passant de l'ère des réseaux sociaux à la chute du mur de Berlin, Mai 68, la guerre d'Algérie...
Voici le roman de l'amour pérenne, envers et contre tout : Un remède au cynisme et à la solitude de notre époque.
Vérone, 1978. Renato, sept ans, entretient avec son père une relation merveilleuse, que bouleverse l'enlèvement de l'homme d'affaires par un commando des Brigades rouges. Lorsqu'elles le relâchent après paiement d'une rançon, il n'est plus qu'une ombre. Laminé, honteux, il met fin à ses jours. Renato et sa mère s'exilent en Suisse. Le jeune garçon y développe le goût des hautes cimes et celui du théâtre, où il excelle. Mal entendant, il se sent à l'aise dans cet univers où les mots sont connus par avance et où son handicap peut être caché. Dix ans plus tard, pour sa dernière année de scolarité, il est inscrit dans un internat de Lausanne. Il y vit des moments difficiles, croise le professeur Paolo Mantegazza, un Italien, responsable des activités théâtrales, comme lui passionné de haute montagne. Une amitié elle aussi merveilleuse s'établit entre les deux, faite d'admiration réciproque et de grande estime. Renato voit en lui un père de substitution. Très vite, pourtant, on apprend que Paolo Mantegazza n'est nul autre que Paolo Rivolta, un ancien des Brigades rouges dont il était le principal théoricien. Onze ans plus tôt, c'était lui qui avait machiné l'enlèvement du père de Renato.
Que va faire le maître ? Comment va réagir l'élève ? Qu'adviendra-t-il de cette amitié foudroyée ? Quel jeu jouera la belle Josy, maîtresse de l'Italien, qui enseigne le hip-hop à l'Institut ? Une paternité peut-elle se reconstruire ?
« Mon père a été chanteur, footballeur, professeur de judo, parachutiste, espion, pasteur d'une Eglise pentecôtiste américaine et conseiller personnel du général de Gaulle jusqu'en 1958. Un jour, il m'a dit que le Général l'avait trahi. Son meilleur ami était devenu son pire ennemi. Alors mon père m'a annoncé qu'il allait tuer de Gaulle. Et il m'a demandé de l'aider.
Je n'avais pas le choix.
C'était un ordre.
J'étais fier.
Mais j'avais peur aussi...
À 13 ans, c'est drôlement lourd un pistolet. »S. C.