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Sylvain Tesson
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« Stack désigne en anglais les piliers de la mer, détachés de la côte. Autour du monde, ces sentinelles de roche se dressent par milliers devant les falaises côtières. Je veux me balancer dans les vagues, grimper ces aiguilles au milieu des oiseaux. À l'écart, elles ressemblent aux dandys, aux rebelles humains.
Qui êtes-vous, tours de la haute mer ? Le dernier refuge peut-être ?
Tout bouge autour de nous, vous ne reculez pas. » Sylvain Tesson
De l'Aiguille d'Étretat au Totem Pole de Tasmanie, des stacks écossais au cap Horn, une aventure physique et philosophique à l'assaut de la plus périlleuse des questions: la rébellion. -
"Avec mon ami le guide de haute montagne Daniel du Lac, je suis parti de Menton au bord de la Méditerranée pour traverser les Alpes à ski, jusqu'à Trieste, en passant par l'Italie, la Suisse, l'Autriche et la Slovénie. De 2018 à 2021, à la fin de l'hiver, nous nous élevions dans la neige. Le ciel était vierge, le monde sans contours, seul l'effort décomptait les jours. Je croyais m'aventurer dans la beauté, je me diluais dans une substance. Dans le Blanc tout s'annule - espoirs et regrets. Pourquoi ai-je tant aimé errer dans la pureté ?"
S. T. -
"- Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J'y retourne cet hiver, je t'emmène.
- Qui est-ce ?
- La panthère des neiges. Une ombre magique !
- Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
- C'est ce qu'elle fait croire." -
"Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre."
Sylvain Tesson. -
"Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l'existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence - toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu." -
Des fulgurances littéraires sur fond d'histoire et d'autodérision, Sylvain Tesson signe un grand texte. Le lecteur, embarqué dans cette effraction du temps, enjambe les siècles, dans une épopée carnavalesque et réjouissante.
En octobre 1812, littéralement piégé dans Moscou en flammes, Napoléon replie la Grande Armée vers la France. Commence la retraite de Russie, l'une des plus tragiques épopées de l'histoire humaine. La retraite est une course à la mort, une marche des fous, une échappée d'enfer.
Deux cents ans plus tard, je décide de répéter l'itinéraire de l'armée agonisante, de ces cavaliers désarçonnés, de ces fantassins squelettiques, de ces hommes à plumets qui avaient préjugé de l'invincibilité de l'Aigle. Le géographe Cédric Gras, le photographe Thomas Goisque et deux amis russes, Vassili et Vitaly, sont de la partie. Pour l'aventure, nous enfourchons des side-cars soviétiques de marque Oural. Au long de quatre mille kilomètres, en plein hiver, nous allons dérouler le fil de la mémoire entre Moscou et Paris où l'Empereur arrivera le 15 XII 1812, laissant derrière lui son armée en lambeaux.
Le jour, les mains luisantes de cambouis, nous lisons les
Mémoires du général de Caulaincourt.
Le soir, nous nous assommons de vodka pour éloigner les fantômes.
Napoléon était-il un antéchrist qui précipita l'Europe dans l'abîme ou bien un visionnaire génial dont le seul tort fut de croire qu'il suffisait de vouloir pour triompher et que les contingences se pliaient toujours aux rêves ?
Mais très vite, nous devons abandonner ces questions métaphysiques car un cylindre vient de rendre l'âme, la nuit tombe sur la Biélorussie et trois foutus camions polonais sont déjà en travers de la route. -
L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : "C'est bien curieux les hommes... Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point."
Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement.
Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.
Pierre Hancisse interprète avec beaucoup de finesse ce beau récit de voyage imprégné d'une infinie poésie. -
Devant les coups du sort il n'y a pas trente choix possibles. Soit on lutte, on se démène et l'on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Soit on s'abandonne à vivre. C'est le choix des héros de ces nouvelles. Ils sont marins, amants, guerriers, artistes, pervers ou voyageurs, ils vivent à Paris, Zermatt ou Riga, en Afghanistan, en Yakoutie, au Sahara. Et ils auraient mieux fait de rester au lit.
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"En Sibérie, dans les glens écossais, les criques de l'Égée ou les montagnes de Géorgie, les héros de ces quinze nouvelles ne devraient jamais oublier que les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances. Rien ne sert à l'homme de trop s'agiter dans la toile de l'existence, car la vie, même quand elle ne commence pas très bien, finit toujours mal. Et puis une mauvaise chute vaut mieux qu'une fin insignifiante."
Sylvain Tesson. -
" Il y a cinquante ans, quelques hommes innocents, condamnés à une vie de détention, ont refusé le destin d'esclaves que leur promettait Staline et se sont évadés. Ils préféraient les dangers de la traque à l'indignité du servage. Pour recouvrer la liberté, ils n'avaient d'autre choix que de faire route vers le sud. Sans vivres, sans carte, sans assistance, ils devaient franchir à pied les taïgas, les steppes mongoles, le désert de Gobi, le Tibet, l'Himalaya, les jungles du Bengale. 6000 kilomètres d'étendues hostiles. (...)
Je suis donc parti retracer leur itinéraire pas à pas. Huit mois, de la Sibérie au golfe du Bengale. C'est cet itinéraire qui relie le septentrion aux zones subtropicales que j'ai nommé l'axe du loup car, en ces parages, seuls se pressent les pillards, les évadés, les pauvres hères en rupture de banc. Par définition les chemins de la liberté sont des chemins de traverse, des sentiers jamais battus, des routes de rupture... (...) J'ai connu tout ce qu'on va chercher de plein gré en se lançant dans pareilles aventures : le froid, la faim, la solitude extrême. Chaque kilomètre m'a coûté, mais la splendeur de la haute Asie a récompensé mes efforts.
C'est la double histoire des évadés et de ma propre aventure vécue en leur hommage que j'ai écrite dans
L'Axe du Loup. Et parce que selon les mots d'une ancienne déportée, "en Russie, à présent, on a le droit de se souvenir, mais pas encore le devoir de mémoire...' ".
Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale qu'effectuaient naguère les évadés du goulag. Pour rendre hommage à ceux dont la soif de liberté a triomphé des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taïgas, la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne, la forêt humide jusqu'à la montagne de Darjeeling. Sur six mille kilomètres, il a connu le froid, la faim, la solitude extrême. La splendeur de la haute Asie l'a récompensé, comme les mots d'une ancienne déportée : " On a le droit de se souvenir. "
" Le récit de voyage qu'il a rapporté est plein d'intelligence, d'authenticité, d'âpreté et d'émotion, traversé de bonheurs d'écriture qui sont la patte d'un écrivain. "
Hervé Bentégeat - Le Figaro -
En Sibérie, dans le Dorset anglais ou au coeur des montagnes de Géorgie, les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances : les héros de ces nouvelles ne devraient jamais l'oublier.
Cinq nouvelles, cinq gifles étourdissantes et toniques, cinq invitations à méditer sur l'homme et la nature. -
"Au fil des ans, les deux frères durcis par l'altitude avaient commencé à redouter l'approche du 24 décembre. Fêter la naissance du stoïcien crucifié par une bombance heurtait leur protestantisme. Et ces airs ravis des convives qui vous plantaient des couteaux dans le dos sitôt la porte fermée...
Ce soir, ils aspiraient à l'air sec, au vin clair, à la nuit pure. Ils allaient vivre un réveillon digne de Zarathoustra, sur la corde raide, pendus au câble d'acier.
La cabine du téléphérique serait le lumignon de leur rêve, accroché au plafond de la nuit."
Des quatre coins du globe, les héros agités de ces nouvelles invitent à des voyages lointains ou intérieurs. -
" Sylvain Tesson nous offre à chaque livre un tout petit peu de sa merveilleuse et nécessaire énergie vagabonde. "Noir" est un livre sur la mort qui est un formidable hymne à la vie." François Busnel - La Grande Librairie
« Je n'aime pas la mort. Mais je sais ce que je lui dois. Sans elle, la vie serait synonyme de l'ennui. La mort nous interdit de prendre la vie à la légère. Ce n'est pas son moindre mérite. C'est pour cela que je dessine pendus & suicidés depuis trente ans. Pour me rappeler qu'au bout du chemin, il n'y aura pas la possibilité de remettre une pièce dans la machine.
J'ai couvert des centaines de feuilles. Sur les routes, dans les cabanes, à bord des bateaux, je griffonnais. J'ai cinquante ans aujourd'hui, la mort m'a plutôt épargné, preuve que ma méthode était la bonne.
Ces dessins ne trahissent aucun goût pour le macabre : Au contraire, les petits pendus de mes carnets me sourient et me serinent en latin (la mort parle toujours le latin) : memento mori. Souviens-toi que tu es mortel. Dans le brouhaha d'une vie en fête, dans le contentement de soi et dans le désordre de nos heures, on aurait tendance à l'oublier. C'est un tort. »
Sylvain Tesson
" Ni macabre, ni sordide, plutôt une ode à la vie." Anne Fulda- Le Figaro
" Sylvain Tesson célèbre avec talent et humour notre destin de mortel pour soigner nos âmes." Challenges -
Moscou-Paris en side-car : une folle épopée de 4 000 km sur les traces de Napoléon...
Octobre 1812, Napoléon entre dans Moscou. Les Russes ont mis le feu à la ville, bientôt elle sera réduite à un tas de cendres. L'Empereur tergiverse, se décide à rebrousser chemin. Il donne le coup d'envoi de la Retraite de Russie, une page d'Histoire passée à la légende pour la somme de ses souffrances et de ses actes héroïques.
Deux cents ans plus tard, Sylvain Tesson, accompagné de quatre amis, décide de répéter l'itinéraire de la Retraite. Juchés sur des side-cars russes de marque Oural, ils rallieront Paris depuis Moscou, guidés par les récits des spectres de 1812. Quatre mille kilomètres à la mémoire des soldats de la Grande Armée. Une équipée sauvage pour saluer les fantômes de l'Histoire, à travers les plaines blanches.
Cette édition du récit de Sylvain Tesson est illustrée de près de 100 photographies inédites rapportées par Thomas Goisque et immortalisant les moments-clés du périple. -
Tracts de Crise (N°23) - Que ferons-nous de cette épreuve ?
Sylvain Tesson
- Gallimard
- Tracts/Gallimard
- 30 Mars 2020
- 9782072910524
« La mondialisation devait être heureuse. Elle est une dame au camélia : infectée.»
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Les métiers de l'aventure et du risque
Sylvain Tesson
- Hachette (réédition numérique FeniXX)
- Phare - métiers-enseignement
- 22 Juillet 2019
- 9791037625854
Découvrir : les conquêtes de l'homme sur l'espace, les éléments, la vitesse, la hauteur, la matière...
Savoir : sur les traces des premiers explorateurs et des aventuriers des temps modernes.
Voir : des images vertigineuses de la grande aventure de la construction du pont de Normandie.
Agir : les métiers du risque et les risques du métier, du tunnelier au botaniste, du glaciologue au pilote d'hélicoptère.
Trouver : des adresses de formation aux différents métiers, et d'autres pistes pour passer du rêve à l'action. -
J’irai de l’Aral à la Caspienne. Je gagnerai l’Azerbaïdjan à bord d’un ferry. De Bakou, je cheminerai vers la Turquie par la Géorgie. À pied, à vélo, je ne le sais pas encore, mais loyalement, sans propulsion motorisée. Au bout de ma route, j’aurai relié trois mers, abattant le même trajet que celui d’une larme d’or noir de la haute Asie convoyée à travers steppes et monts pour que le monde poursuive sa marche folle. Profitant de cette traversée de terres à haute valeur pétrolifère, je consacrerai mon temps d’avancée solitaire à réfléchir au mystère de l’énergie. Celle que nous extrayons des strates de la géologie mais aussi celle qui attend son heure au plus profond de nous.
Pétrole et force vitale procèdent du même principe : l’être humain recèle un gisement d’énergie que des forages propices peuvent faire jaillir. Pourquoi nos ressorts nous poussent-ils à l’agitation au lieu de nous convertir à la sagesse zen ?
Cet ouvrage a reçu le prix Nomad's du récit de voyage 2007.
Durée : 04H53
© Éditions des Équateurs, 2007 © et (P) Audiolib, 2020