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Hervé Guibert
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"J'ai eu le sida pendant trois mois. Plus exactement, j'ai cru pendant trois mois que j'étais condamné par cette maladie mortelle qu'on appelle le sida. Or je ne me faisais pas d'idées, j'étais réellement atteint, le test qui s'était avéré positif en témoignait, ainsi que des analyses qui avaient démontré que mon sang amorçait un processus de faillite. Mais, au bout de trois mois, un hasard extraordinaire me fit croire, et me donna quasiment l'assurance que je pourrais échapper à cette maladie que tout le monde donnait encore pour incurable. De même que je n'avais avoué à personne, sauf aux amis qui se comptent sur les doigts d'une main, que j'étais condamné, je n'avouai à personne, sauf à ces quelques amis, que j'allais m'en tirer, que je serais, par ce hasard extraordinaire, un des premiers survivants au monde de cette maladie inexorable."
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"C'est tout bonnement la suite de À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie : exactement ce que j'avais dit que je ne ferais jamais. Un an et demi a séparé ces deux livres. Le temps de la renonciation à l'écriture, celui de l'expérience. On retrouve les mêmes personnages : Hervé Guibert, écrivain malade du sida, ses proches, la communauté des malades et de leurs soignants. Claudette Dumouchel, jeune médecin de vingt-huit ans, entre en scène. Une étrange relation va s'inventer à chaque examen entre cette femme très belle et le narrateur. Une relation peut-être proche de l'amour, on ne sait jamais.
Un nouveau médicament, aussi, est apparu, très difficile à obtenir et incertain, encore au stade de l'expérimentation, le DDI. Aux États-Unis, il a déjà tué trois cents personnes qui se l'étaient procuré au marché noir et l'avaient utilisé sans connaître les doses, sans surveillance médicale, aveuglément, désespérément. En France, pour l'instant, on le délivre aux malades qui sont à la dernière extrémité, dans un protocole qualifié de "compassionnel" par les médecins.
C'est ce nouveau médicament qui m'a permis de surmonter mon épuisement, et d'écrire."
Hervé Guibert -
Dans la nuit du 25 au 26 novembre, Vincent tombait d'un troisième étage en jouant au parachute avec un peignoir de bain. Il a bu un litre de téquila, fumé une herbe congolaise, sniffé de la cocaïne. Le retrouvant inanimé, ses camarades appellent les pompiers. Vincent se redressa brusquement, marcha jusqu'à sa voiture, démarra. Les pompiers le coursent, s'engouffrent dans son immeuble, montent avec lui dans l'ascenseur, pénètrent dans sa chambre, Vincent les injurie. Il dit « Laissez-moi me reposer », eux : « Andouille, tu risques de ne jamais te réveiller. » Dans la chambre d'à côté, ses parents continuent de dormir. Vincent a foutu les pompiers dehors. Il s'est endormi comme un charme. À neuf heures moins le quart, sa mère le secoue pour l'envoyer au travail, il ne peut plus bouger d'un pouce, elle le transporte à l'hôpital. Le 27 novembre, prévenu par Pierre, je rendis visite à Vincent à Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours. Deux jours plus tard il mourait des suites d'un éclatement de la rate.
Ce livre est paru en 1989. -
Pourquoi la grande-tante Louise saccage-t-elle l'appartement de sa soeur Suzanne ? Quels sont ces documents qu'elle cherche, et que contiennent ces liasses de papiers qu'elle brûle finalement dans la cuisinière ? Concernent-ils vraiment, comme le prétend Suzanne, une infamie qu'aurait commise la mère, trente ans plus tôt ? Comment se fait-il qu'au même moment le père ait dû précipitamment quitter Nice, abandonnant un cabinet de vétérinaire, un voilier, une Ford verte, une fiancée et deux chevaux, pour se retrouver à Paris sans chaussettes de rechange ? Quel est ce chantage que mettent en train les parents du petit Hervé pour extorquer l'argent de la famille ? Et où est caché cet or qu'on n'en finit pas d'enterrer et de déterrer, dont on n'a jamais pu se servir, sinon pour se plaindre qu'il soit encrassé ? D'ailleurs ce trésor trop tard obtenu n'a-t-il pas un rapport avec le cancer de la mère, qui suit de peu l'héritage ? N'y a-t-il donc rien de pire au monde, pour des parents, que d'avoir un fils soucieux de la vérité ?
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"Il n'est écrit nulle part que L'Incognito s'appelle L'Incognito. Une plaque sur la porte indique qu'il s'agit d'un foyer du parti radical-démocrate. L'Incognito est une cave située au 34 bis, via Venezia, juste en dessous de l'hôtel Anchorage si cela te tente, un jour, d'y faire un tour. Dès que j'y suis entré, j'ai su que c'était mon endroit, que ce serait mon endroit, ces deux prochaines années à Rome, que j'y passerais toutes mes soirées."
Dans L'Incognito, le narrateur, Hector Lenoir, raconte son séjour dans une Académie espagnole ressemblant fort à la Villa Médicis. Ici, Hervé Guibert brosse un vaste portrait satirique des directeurs, des pensionnaires délurés et de leurs relations entortillées, les vivants et les morts semblant se côtoyer dans un monde de fous. La nuit, on se promène de club en club, de boîtes de nuit en jardins hantés. L'un des bars planqués s'appelle L'Incognito. Là-bas tout peut arriver, même le meurtre sordide d'un fonctionnaire homosexuel amateur de prostitués. S'ouvre alors une enquête.
Alter ego de l'auteur, Hector digresse sur la littérature, sur le conflit éternel entre réalité et fiction, et par là constate que le mensonge et les masques semblent souvent plus réels que la vérité nue. Le style de Guibert séduit plus qu'il ne dérange. Mots crus, repartie saillante, désinvolture et cynisme se mêlent ici pour une leçon ou une contre-leçon d'écriture. -
Ceux qui se livrent à l'écriture, sans doute, ne peuvent plus écrire comme autrefois, du temps d'avant l'image photographique, télévisuelle, cinématographique. Comme les peintres, les premiers touchés par ces météorites sidérants, ils ont dû les prendre en compte, car l'écriture aussi est une production d'images. Voilà que la photographie est non seulement prise en compte, dans un livre sans photographies, mais emballée, charriée, elle devient un support, un fait d'écriture.
Critique de photo au journal Le Monde depuis 1977, Hervé Guibert raconte ses antécédents photographiques : ses premières images érotiques, une séance de photo avec sa mère dont l'image ne devait jamais être révélée, la lente dégradation de la photo d'un ami condamné, des images fantômes ou cancéreuses, intimes au point d'en devenir invisibles. Il ne s'agit pas d'un texte théorique sur la photographie, mais d'une suite de récits qui explorent, à travers des aventures personnelles, les différents types de photographies : la photo de famille, la photo de voyage, le Photomaton, le Polaroïd, la photo porno, la photo policière, la photo divinatoire. Le récit oscille sans cesse entre l'image familiale et l'image amoureuse, les deux pôles nécessaires, ce qui explique la double dédicace du livre, aux parents, et à l'ami, T. Des personnages, en effet, apparaissent autour du narrateur, T., I., F., P., seulement initialés, mais qui pourraient être ceux d'un roman.
L'Image fantôme est paru en 1981. -
"Le personnage principal a entre vingt-deux et trente-cinq ans. Il est journaliste, il aspire à l'écriture, il n'en finit pas de mettre en forme un roman raté avec un personnage à la troisième personne. Le roman s'appelle Le récit de la mesquinerie, il ne voit pas le jour. Et il glisse : il devient un récit d'amour.
Le personnage principal du livre n'est-il pas en effet, plus que le narrateur, l'amour qu'il porte à un autre garçon, T, qui le fait écrire ? D'autres garçons apparaissent (Pierre, Paul, Jacques) mais disparaissent pour laisser la place à celui dont on ne livre le nom que sous forme de secret, d'initiale. Ensemble ils voyagent (Berlin, New York, Varsovie, Prague, Barcelone...) mais reviennent toujours à un lieu de prédilection (l'île d'Elbe).
On repère, dans la trame de ce livre, plusieurs livres en un, et aussi plusieurs refus de livres : un livre qui s'appellerait Roman posthume, un autre qui s'appellerait Mes parents, encore un autre qui s'appellerait Autobus et métro, une suite des Aventures singulières, un Journal de travail, mais c'est le Récit d'amour qui l'emporte : bâti comme un mausolée pour le corps des amants. Apparaît alors, par-dessus tout, le refus de ficeler un roman pour en livrer la matière brute, la vive continuité de la vie, des rêves, des rencontres, des aventures..."
Hervé Guibert. -
Trois aveugles : la femme, le mari, l'amant. Comment ils se rencontrent, comment ils s'aiment, comment ils s'entre-tuent. Un récit d'épouvante, puisque c'est le mode de lecture préféré des aveugles.
Dans ce livre sans pitié, à la fois documentaire et fantasmagorique, les visions de l'obscurité définissent un nouveau système de voluptés et de frayeurs. -
Ce récit a été écrit en août 1981, dans des jours mauvais, dans l'éloignement de l'être aimé à qui il est dédié. Manière d'imploration, et élaboration d'une proposition future. Car cette écriture n'est pas l'effet d'une projection unique, elle prend aussi en charge le fond commun des fantasmes, le catalogue des figures, comme une introspection, une assimilation du désir de l'autre.
Ce texte est paru en 1982. -
Ce pourrait être un roman, finalement, puisqu'il n'y a qu'un seul personnage, tout au long, qui en rencontre d'autres. Des errances, des effusions, des voyages, des coups de coeur. Mais il y a aussi des interstices, des sautes de temps entre les histoires, et ce sont plutôt les épisodes d'une vie arrachés à la longue trame du journal intime. Tout ce qui a fait exception au quotidien, dans un laps de trois ans, et qui l'a déséquilibré, menacé... (H. G.)
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"Et le mot Paradis a claqué comme une chose fabuleuse. Ce n'était pas lié à la religion, parce que nos parents ne nous avaient pas donné d'éducation de ce côté-là, et pour moi le Paradis n'était pas moins chinois que l'enfer, je ne connaissais rien de ces mythes, mais d'un seul coup, passant par la bouche d'Irwin, le Paradis devenait le fin du fin, le rêve absolu, le sommet, le Paradis quoi et moi le Paradis, je veux connaître."
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Cytomegalovirus. journal d'hospitalisation
Hervé Guibert
- Seuil
- Cadre rouge
- 11 Juin 2013
- 9782021074987
Cytomégalovirus. Depuis deux jours, j'avais du mal à lire, de plus en plus de mal. Soudain je fermai mon oeil gauche : les caractères d'imprimerie au-dessous de la ligne gondolée que je déchiffrais avec difficulté étaient effacés, tout le bas de la page était vierge.
H.G.
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L'homme au chapeau rouge représente le troisième volet de cette histoire personnelle du sida amorcée par À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, et poursuivie dans Le protocole compassionnel. Cette fois le narrateur, identique, ose à peine prononcer le nom de sa maladie. Pour la tromper, ou l'oublier, il se lance à corps perdu dans la recherche, le marchandage et l'acquisition de tableaux.
Il va se trouver emporté - et l'enchevêtrement de son récit avec lui - dans une double histoire de faux, dont est victime le peintre grec Yannis, et de kidnapping d'un expert arménien, Vigo, qui dénonçait justement les faux dans les grandes ventes de Sotheby's ou de Christie's à Londres ou à New York.
Dès qu'on commence à vouloir parler ou se mêler de peinture, on est inévitablement confronté à ce problème du vrai ou du faux, qui est peut-être au coeur de tous les livres d'Hervé Guibert. Deux couples hantent ce nouveau livre : le peintre Yannis et sa femme Gertrud, que l'écrivain va poursuivre jusqu'à Corfou, le marchand de tableaux Vigo et sa soeur Lena, avec laquelle Guibert va aller à Moscou, sur les traces de son frère mystérieusement disparu.
Car cet "homme au chapeau rouge" est aussi un chasseur de peintres. Depuis quinze ans, il pourchasse Bacon et Balthus, jusqu'en Suisse ou à Venise ; pour leur arracher quels secrets ? -
« Au lieu d'écrire une préface ou une postface, au lieu de dire : voilà, nous avons mis six ans à écrire cette histoire, avec de longues interruptions, bien sûr, mais en écumant, au fur et à mesure de nos deux vies, parallèlement, le meilleur de nos émotions pour en faire vivre nos deux personnages - et rêver sans contrainte à une histoire idéale -, nous avons pensé qu'il serait mieux d'y faire entrer le lecteur de plain-pied, un peu comme dans un roman, puis de lui dévoiler certaines des notes que nous avons prises l'un et l'autre, pendant ces six ans, pour lui montrer comment l'histoire s'était construite, comment nous nous étions accordés ou opposés, comment d'un récit entier il ne pouvait subsister qu'une seule réplique, et aussi comment, quand notre histoire était en panne, nous avons dû la relancer par la lecture de maîtres secrets, Dostoïevski, Genet, Borges, Pavese ou Arenas. En publiant ces notes, souvent intimes, nous ne voulons pas être les prestidigitateurs qui retournent leurs accessoires, mais plutôt laisser à la surface de la toile les quelques coups de pinceau rugueux qui ont fait le travail.
Des treize versions successives, nous avons gardé celle qui nous semblait la plus linéaire, celle dont la forme s'approchait le plus d'un roman. Maintenant, nous serions bien incapables de dire qui a écrit quoi : nous nous sommes tant et tant de fois raconté l'histoire l'un à l'autre que nous en avons oublié les coutures. Il y a des scènes entières qui ont été écrites par l'un et acceptées d'emblée par l'autre, d'autres écrites par l'un et réécrites par l'autre, enfin des phrases dont le premier mot a été écrit par l'un et le second mot par l'autre et le troisième par le premier, et la quatrième par le second... Le film ne ressemblera pas au livre, ou le livre ne ressemblera pas au film, car beaucoup de choses du livre sont tombées au tournage, ou au montage. L'invention des acteurs en a rendu certaines inutiles, en a développé d'autres. » (H. G.) -
Un an, deux ans avant l'écriture de ce livre, une femme, une amie, demandait à son auteur, alors qu'il exposait la noirceur de perspective de sa vie : « mais qu'est-ce qui pourrait te sauver ? », il pensa : « toucher le corps d'un enfant », cela lui vint comme ça, et la réponse lui semblait juste, il n'y avait jamais pensé auparavant, il n'osa le dire, le soir il le nota dans son journal, et il ajouta : « mais ce n'est que par rapport à l'horreur que m'inspire mon propre corps ». Deux ans plus tard, donc, un ami lui fait la proposition d'un voyage, entre la mer et le désert, avec deux enfants. Et cette proposition n'est pas tant celle du voyage lui-même que d'un livre, inattendu, un bolide. Et ce n'est pas tant vers l'Afrique du Nord, qu'il ne connaît pas, que vers cette nouvelle contrée, l'amour et la compagnie des enfants, qu'il s'engage. Le livre se fera en deux parties : un journal prospectif, prémonitoire, qui s'approche le plus du rêve qu'il se fait du roman, et la retranscription brute du vrai séjour.
Comme il avait joué à se mettre dans la peau d'un photographe (ou d'un biographe : L'Image fantôme), puis dans la double peau inversée d'un corps tantôt sadique, tantôt masochiste (Les Chiens, mais déjà le sado-masochisme n'apparaissait que comme nouvelle forme de langage, comme l'éventualité d'un salut dans une sexualité usée), cet homme, ce célibataire joue, par l'écriture, à se mettre dans la peau d'un pédophile. Les possibilités de tendresse qui adviennent ne sont pas très éloignées, sans doute, de l'amour paternel. (H. G.) -
Rentrant de vacances, Hervé Guibert trouve ses grand-tantes aux prises avec huit gangsters qui, les terrorisant depuis une semaine, leur ont déjà extorqué une fortune et ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Ses réflexes mettent le gang en échec. Bien sûr, le choc a altéré la personnalité des deux femmes de quatre-vingt-un et quatre-vingt-onze ans. Mais il va peut-être bouleverser davantage leur neveu : les gangsters ne tardent pas à faire peser sur lui des menaces de mort ; pour les policiers, il devient le suspect numéro un. Le suspense se double d'une réflexion sur la souffrance morale et physique, le racisme, la vieillesse, la perversité de l'argent, la sensation du manque, la peur : n'y-a-t-il pas en définitive beaucoup de points communs entre le romancier et le paranoïaque ?
Les Gangsters est paru en 1988. -
Tous les valets n'ont pas été acteurs de cinéma. Lui, si. Mais ce valet-là est une parodie, un tyran qui congédie le personnel de son maître à coups de couteau, dort dans son lit, lui interdit les émissions de variétés et l'habille en Nike et blouson de cuir. Méchant mensonge ou vrai journal ? Le maître, asservi aux volontés de son valet, laisse planer le doute...
Hervé Guibert est l'auteur d'une douzaine de livres, parmi lesquels À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie, Le Protocole compassionnel ou Cytomégalovirus, qui ont rencontré un succès critique et populaire exceptionnel. Il est mort en décembre 1991 des suites du sida.
" Guibert réussit à faire de son lecteur le complice de son intimité et de celle des autres, à le piéger en flagrant délit de voyeurisme. "
Livres Hebdo
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"Il marchait dans la rue. Il voulut tout à coup être transplanté dans un bain de vice (décors et actes). Il était prêt à payer pour pénétrer dans une ambiance vicieuse, mais le cinéma porno lui semblait indigent..."
Ce livre, imaginé et écrit entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, a été publié juste avant la disparition de l'auteur. Il est réédité ici avec les vingt et une photographies qui accompagnaient la version originale. -
La Piqûre d'amour et autres textes / La chair fraîche
Hervé Guibert
- Gallimard
- Folio
- 1 Août 2021
- 9782072955662
Hervé Guibert avait réuni dans un dossier intitulé La piqûre d'amour vingt-six petits récits (vingt-trois nouvelles et trois textes critiques sur son travail), la plupart entièrement inédits et datés de 1979 à 1984. Il avait souhaité les voir publiés mais l'organisation définitive du recueil ne fut pas sa priorité pendant les semaines précédant sa mort.
Ce livre regroupe aussi bien des intrigues rocambolesques que des aventures intimes. On retrouve dans une écriture pas encore marquée par la maladie ce ton tour à tour grave ou léger, cet humour du dérisoire, cette poésie du fantasme. -
Raconter l'histoire d'un saint, d'un saint moderne, qui vit aujourd'hui, mais qui repasse par toutes les images qui amènent à la sainteté : la débauche et la cruauté comme saint Julien l'Hospitalier, puis les visions, les apparitions, les transformations, tout ça à l'intérieur de petits commerces louches et animaliers. À la fin, la solitude, la misère et, enfin, les stigmates, la béatitude. (H. G.)
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Lettres à Eugene ; correspondance 1977-1987
Hervé Guibert
- Gallimard
- blanche
- 19 Avril 2013
- 9782072487323
En 1977, Hervé Guibert découvre le premier roman d'Eugène Savitzkaya, Mentir, et lui envoie La mort propagande qui vient de paraître. Ils échangent leurs livres pendant les années suivantes, se lisent, s'apprécient. Ils se voient rarement : l'un habite Liège, l'autre Paris.
Un tournant s'opère en 1982, quand Hervé publie "Lettre à un frère d'écriture", où il déclare à Eugène : "Je t'aime à travers ce que tu écris." Le ton a changé, Hervé, obsédé par son correspondant, lui écrit des lettres de plus en plus incandescentes. L'année 1984 verra néanmoins l'épuisement soudain de cette passion. Une profonde amitié la remplace, qui trouvera dans l'aventure de L'Autre Journal et dans la Villa Médicis, où ils seront tous deux pensionnaires, d'autres terrains d'exploration.
Ces près de quatre-vingts lettres, échangées entre 1977 et 1987, forment un témoignage d'autant plus unique qu'elles sont les seules dont Hervé Guibert ait autorisé l'édition. Point de rencontre unique entre la vie et l'écriture, entre soi et l'autre, entre réalité et fiction, leur divulgation renouvelle la lecture de l'oeuvre d'Hervé Guibert. -
Étude du corps jouissant, souffrant, agonisant, puis mort, La mort propagande trace en douze brefs chapitres un troublant autoportrait de son auteur.
D'une violence et d'une force de provocation inouïes, La mort propagande fut le premier livre publié d'Hervé Guibert, alors âgé de vingt et un ans. -
Géopolitique des Amériques
Hervé Théry, Martine Guibert, Marie-gabrielle Lachmann, Pierre Gautreau, Anne-Laure Amilhat-Szary
- Nathan
- 8 Septembre 2022
- 9782095014865
Ce nouvel ouvrage de la collection Nouveaux Continents est parfaitement conforme au nouveau programme de 2e année de classe préparatoire ECG. Il a été rédigé par une équipe regroupant
des enseignants de classes préparatoires, des universitaires et des chercheurs qui ont eu pour ambition d'allier la rigueur scientifique à l'accessibilité de leurs propos.
Cet ouvrage, conforme au nouveau programme, tient compte de l'actualité récente et traite les relations internationales avec en particulier les problèmes environnementaux, les migrations, le trumpisme, etc. Toutes les données statistiques et les documents ont été mis à jour. Pour chaque chapitre :
- une
brève introduction présente le contexte et les enjeux ;
- des
chronologies, des
définitions des notions principales, des
repères, des
cartes et des
schémas viennent éclairer le propos ;
- des
" zooms " offrent des éclairages précis sur des problématiques particulières ;
- des encadrés
" Le regard de... " permettent de présenter
les points de vues d'experts d'origine disciplinaire différente sur un sujet ;
- une rubrique
" Pour aller plus loin " permet à travers des QR-Codes d'accéder à des sites pour illustrer ou compléter le propos.
Des QR-Codes et des mini-liens permettent d'accéder directement à des sites de référence. Conçu pour les étudiants des classes préparatoires aux Grandes Écoles, cet ouvrage s'adresse aussi aux étudiants en IEP, aux personnes se préparant à des concours et à ceux qui s'intéressent à l'évolution de notre monde.