À la 23e World Rose Convention, en Australie, le narrateur, journaliste français dans un magazine d'art de vivre, et Barbara, reporter allemande du Die Berliner, vont éprouver la même fascination pour la présidente de l'événement, May de Caux. Cette Française au charme insolite cache une part d'ombre qu'ils vont bientôt découvrir : le passé douloureux qui la hante. De leur complicité grandissante va naître le projet d'un livre. Reste à vaincre les réticences de May, ancienne résistante et déportée.Pour Barbara, jeune femme d'une autre génération, pour l'indispensable transmission, elle va consentir à raconter : Ravensbrück à dix-huit ans, la souffrance, les amitiés, les petites joies et les grandes difficultés. Et l'après, le corps qui a perdu la mémoire de la tendresse, malgré l'attention de son mari, Paul. La vie de femme bouleversée. « Je sais que Paul devine les ombres qui ne me quittent pas, sur lesquelles personne n'a de prise. Notre harmonie n'est pas complète. Une partie de moi se refuse. Je lui donne la plus belle, la plus aimable. Il connaît le combat que je mène depuis vingt-cinq ans contre les fantômes. »Et puis, il y a le souvenir de cette rose cueillie à Ravensbrück, improbable éclat coloré dans le gris funeste, la beauté dans la monstruosité à l'origine de sa renaissance. May est passée de l'horreur à la délicatesse des fleurs, et à l'amour.Le livre s'appellera La Douceur.
Un couple sans histoire, Laure et François Berteau. Leur fils adoptif, David, adolescent enjoué qui se pose des questions sur ses origines. Le père Georges Tellier, un prêtre qui s'arc-boute à sa foi, dans une Eglise qui s'étiole. Frédéric Nguyen, flic résolu à l'action et au silence, pour préserver sa vie privée. Hicham, que le goût du risque et de la frime finit par conduire en prison. Des remarques blessantes, de mauvaises rencontres. Une emprise croissante de l'islamisme et une colère de plus en plus radicale.
Et tout se précipite. Vers cette petite église d'un village du Sud-Ouest de la France, la tragédie attire comme un aimant explosif des hommes que rien ne prédestinait à se rencontrer.
Le sujet de La Grande Epreuve nous concerne tous. La violence peut surgir au coin de la rue, comme ce fut le cas pour le père Hamel assassiné dans son église de Saint-Etienne du Rouvray. Etienne de Montety s'en inspire librement, en romancier. Car ce que seul un roman peut nous faire comprendre, par son souffle, ses échos et son irrésistible accélération, c'est la dimension inéluctable de tels événements. Le courage, la prudence, la peur, l'amour ou le désarroi, rien ne pourra arrêter une religion devenue folle.
"Au moment d'entreprendre le récit de ma vie, je dois le dire : rien ni personne n'est parvenu à supplanter mon cher opium, mon amant noir. Lui seul me connaît, lui seul sait m'apaiser, atténuer la dureté de ma condition d'homme."
Parce qu'il est né dans une famille où l'on est militaire de père en fils, Fleurus Duclair semble avoir un destin tout tracé. Devenu officier presque malgré lui, ce fou de littérature part pour Constantinople au lendemain de la guerre de 14-18, pour vivre un rêve à la Loti. Il va sombrer peu à peu.
Mosko est un fils d'immigrés polonais. À la faculté de Nanterre, il fait la connaissance d'un étudiant musulman qui oriente sa vie vers l'islam. Lors de l'éclatement de la Yougoslavie, il rejoint les moudjahidine, venus prêter main-forte à leurs frères bosniaques... Fahrudin, lui, est un fils de Bosniaques arrivés en France après la mort de Tito. Il a grandi dans une cité de la banlieue rouennaise, avant de s'engager dans la Légion étrangère. Quand la guerre éclate, il déserte et regagne la Bosnie.
Un éclairage profond et sincère sur l'engagement, la foi, les vertus militaires et leurs limites, et sur la montée des identités dans l'histoire récente du vieux continent.
Prix des Deux-Magots
La notice de Wikipédia sur Charles-Elie Sirmont ne disait pas grand-chose. Il avait été député et deux fois ministre. Son nom restait attaché à l'opération Île-de-Lumière, au Liban et à la Bosnie. Il s'exprimait souvent dans les médias pour parler de la guerre, témoignait, publiait des livres. Qui était vraiment Sirmont ? Une authentique figure de l'humanitaire ? Un imposteur ?
Moreira se souvenait d'un homme emphatique et cinglant, mais qui ne manquait pas de brio. Il n'avait jamais réussi à le détester. Chargé de rédiger sa nécrologie pour le journal, il voulut en avoir le coeur net.
Que sait-on des lectures des présidents de la Ve République ?
Quels livres gardent-ils à leur chevet, quels autres emportent-ils en campagne électorale ou en visite officielle ?
Quels sont les ouvrages dont ils ne se séparent jamais, ceux qu'ils annotent et citent dans leurs discours ?
De Pompidou qui collectionne les éditions anciennes à Chirac qui ne se déplace pas sans une « Série noire » dans la poche de son pardessus, de Mitterrand dont les rayonnages débordent d'écrivains de droite à Sarkozy qui dévore les classiques, en passant par Macron, grand amateur de Gide et de Rimbaud, tous entretiennent un rapport intime à la lecture.
Grâce à l'enquête originale d'Étienne de Montety et de sept autres auteurs, journalistes et historiens, on pénètre pour la première fois dans le jardin secret de nos présidents.
Kléber Haedens est mort l'été 1976, il y a vingt ans. Qui était-il ? "Ce grand gaillard féru de rugby, prodigieux compagnon de table, paysan de Garonne, insulaire d'Oléron qui, depuis Paradoxe sur le roman, faisait régner sur les lettres françaises la terreur du bon sens et du goût", résumait Michel Déon en préface à ce livre de Kléber Haedens qu'est Une histoire de la littérature française. Critique littéraire de Paris-Presse et du Nouveau Candide, pourfendeur des médiocres et découvreur de nouveaux talents, il était aussi écrivain : L'été finit sous les tilleuls obtint en 1966 le prix Interallié, et Adios le grand prix du roman de l'Académie française en 1974. Le rugby, le Bel Canto au Capitole de Toulouse, le tennis et la tauromachie n'échappaient pas à son appétit de vivre. Ni les amis qu'il recevait dans sa maison de la Bourdette, près de Toulouse, Paul Morand, Marcel Aymé, Pagnol, Nimier, Déon et quelques autres. "Un fratriarche" disait de lui Blondin.