Du Sénégal, d'un Sénégal intérieur, une voix parle et interroge. Son écho se répercute dans l'entre-deux mondes de l'Afrique et de l'Occident. Nous sont contées les histoires inédites de ces gens du Sahel, de ces gens de sable : la grand-mère, l'architecte, le géant lettré ; tous personnages étonnants et pourtant sans renommée. Tout en contant, l'auteur s'amuse à inventorier les survivances africaines têtues derrière le chaos d'aujourd'hui. Sahel de maintenant où le téléphone et la radio viennent renforcer l'oralité, où le plastique peut avoir un usage magique. Le livre n'est ni d'ethnographie, ni de sociologie, il invite à une lecture transparente, hédoniste, à la sérénité, et à l'étonnement devant le presque rien.
Rien ne serait plus sot que de traiter avec sérieux de choses frivoles. Ce livre est un délassement. Il n'a pas été écrit de manière grave. On s'est amusé ici. Mais il arrive que la frivolité mène à des choses essentielles. On commence par parler de babioles et de colifichets, et on découvre des êtres qui s'exaltent ou se consument pour des riens. La coquetterie a tous les caractères de la passion, surtout l'outrance. Elle est même exemplaire, puisque portant sur des détails, elle manifeste clairement quelle démesure il y a dans tout amour et toute haine. Et c'est cet excès qui, malgré les drames, nous fait sourire à nouveau.